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Source: http://fr.canoe.autonet.ca/2015/03/05/la-dilution-de-mercedes-benz-a-un-prix
Au-delà des chiffres, il suffit de conduire une CLA pour avoir l’impression d’être au volant d’une quelconque Nissan des années 80.
Au-delà des chiffres, il suffit de conduire une CLA pour avoir l’impression d’être au volant d’une quelconque Nissan des années 80.
Nul doute que la prestigieuse étoile à trois pointes qui identifie depuis toujours les modèles de Mercedes-Benz est un symbole qui constitue un fort incitatif à la vente des produits de ce constructeur. Mais, cet incitatif va-t-il survivre encore longtemps depuis que le manufacturier allemand n’en finit plus de diluer sa gamme avec des voitures qui, selon de nombreux spécialistes, ne sont pas à la hauteur de ce à quoi l’on s’attend d’une Mercedes.
En faisant l’acquisition d’une telle voiture, on s’attend à la crème de la crème en matière de fiabilité, à une robustesse à toute épreuve et à une durabilité idoine. Bref, comme moi depuis 22 ans, qui conduit une Mercedes E320 cabriolet 1995 payée la peau des fesses, mais qui n’a jamais flanché, on s’attend à ce qu’il y a de mieux d’un produit émanant du réputé constructeur allemand. Quand je parle d’une dilution du produit, je sais ce dont je parle avec un bagage automobile fort de cinquante ans.
C’est ce qui me permet de rappeler que lors de la sortie de mon premier Guide de l’auto en 1967, il n’y avait que 3 modèles Mercedes sur le plancher des salles d’exposition de ce constructeur : on y trouvait l’équivalent de la série E d’aujourd’hui, soit une berline de format moyen (280 E) , le coupé/cabriolet SL et le haut de gamme absolu sous les traits de la Classe S qui, à cause de son prix substantiel, demeurait pour plusieurs l’inaccessible étoile.
De 3 à 21 modèles
Vous voulez savoir combien Mercedes compte de modèles dans sa gamme cinquante ans plus tard? Un indice: Il y a plus de VUS dans le catalogue de 2015 qu’il y avait d’autos vers la fin des années 60.
Alors, faites le compte avec moi : Classe A (non vendue au Canada) Classe B, Classe CLA, Classe C, Classe E, Classe S, Classe GLA, Classe SL, Classe SLK, Classe SLS, Classe CL, Classe ML, Classe CLS, Classe R, Classe GL, Classe G (VUS au look militaire), Classe GLK, et Classe GLE (à venir), ce qui nous amène à 18 modèles distincts sans compter la nouvelle GT, la camionnette Sprinter, les versions AMG, ni même la Smart qui partage le plancher avec tout ce beau monde.
En excluant du total les bouillantes AMG, on se retrouve avec 21 véhicules différents, ce qui fait de Mercedes-Benz un constructeur généraliste au lieu d’un fabricant de voitures d’exception. La trésorerie s’en porte sûrement beaucoup mieux, mais à quel prix aux yeux des acheteurs? Il en découle une situation qui, selon les derniers sondages, est extrêmement nuisible à la renommée de Mercedes.
Sondages négatifs
Ce que j’ai écrit il y a peu de temps lors de mon essai de la nouvelle Classe CLA n’était que le prélude à la débandade à laquelle on assiste aujourd’hui, c’est-à-dire la descente aux dernières places du classement sur la fiabilité de Mercedes en raison des mauvaises performances de la CLA.
En effet, la réputation de Mercedes en prend pour son rhume dans le classement de Consumer Reports avec le 24ème rang dans le sondage sur la fiabilité mené par le réputé magazine. C’est une dégringolade de 11 places comparé à son score de l’an dernier qui n’était déjà pas très reluisant.
On peut ajouter que Mercedes rejoint ainsi dans les bas-fonds des marques à la réputation discutable comme Fiat, Dodge (Dart) Mini, Jeep Cherokee ou Land Rover.
Au-delà des chiffres, il suffit de conduire une CLA pour avoir l’impression d’être au volant d’une quelconque Nissan des années 80. Les acheteurs de CLA sondés par Consumer Reports se sont plaints de bruits de caisse, du piètre rendement du moteur et de fréquents retours chez le concessionnaire pour divers pépins électroniques. La voiture ne fait pas beaucoup mieux dans les classements de la firme de sondage de JD Power où elle décroche une 8ème place dans sa catégorie. Même la nouvelle Classe S de Mercedes a soulevé des problèmes de nature électronique avec son système « Infotainment ».
Quelle leçon tirer de ces résultats? Je répondrais que Mercedes-Benz, en voulant recruter une clientèle plus vaste avec des véhicules moins chers, est tombé dans le même piège que Toyota il y a quelques années. On a augmenté la production tout en multipliant le nombre de modèles, ce qui a fait régresser la qualité. Quand une marque est devenue l’incarnation du nec plus ultra et d’un produit que tout le monde rêve de posséder comme un symbole de réussite, on ne va pas paumer ces précieux acquis au marché des occasions.