Une québécoise électrique pour concurrencer Tesla

L’entreprise québécoise Dubuc Motors se tourne vers le sociofinancement pour vendre 25 millions $US en actions privées afin de concevoir et de construire un véhicule électrique au Québec.  Ce sera grâce au site américain StartEngine et ce, pour une durée de trois mois. La nouvelle est sortie il y a plusieurs jours et a fait plutôt réagir sur le blogue.

Pour les riches?

« Le gros marché est aux États-Unis, l’argent est là. On parle d’un véhicule de marché de niche, on vise les personnes qui ont réussi dans la vie », affirmait le cofondateur Mario Dubuc à Radio-Canada. Inutile de dire que ses propos ont été pointés du doigt. Un de nos membres se demande pourquoi justement les gens qui ont réussi dans la vie s’achèteraient-ils une Dubuc plutôt qu’une Tesla ? « Les riches veulent du prestige, ils ont mieux à faire de leur argent qu’acheter une voiture québécoise sans image en plastique rafistolé », a-t-il écrit sur le blogue. À cela, l’entreprise répond que pour se démarquer de la fameuse sportive Tesla Roadster, elle prévoie plutôt concevoir un coupé sport 2 + 2. Selon leurs plans, deux adultes mesurant jusqu’à  5 pieds et 10 pouces  pourraient prendre place à l’arrière et deux autres de près de 6 pieds et 5 pouces de 275 livres  pourraient être aux premières loges. Comment? Le futur bolide  aura le même châssis en aluminium collé et boulonné que le Tomahawk présenté en 2014, mais en remplaçant le moteur à l’arrière par des places.

Déjà chômeur…

Pour plusieurs, les délais d’attaquer le marcher d’ici deux ans sont très courts s’il faut en plus tester les véhicules.  « Avec 25 M$ U.S. ils n’iront pas très loin ; peut-être fabriquer quelques prototypes avant de se faire racheter, pouvait-on lire sur le blogue dans la discussion. J’espère juste qu’ils ont une formation technique, mécanique et électrique autre qu’en « entreprenariat », car ça prend une bonne équipe en R&D pour un projet de cette envergure. »

Le mauvais marché

Une chose est certaine, pour plusieurs membres le marché ne se situe pas dans les voitures électriques sportives à haut coût. « Lâchez les chars sports maudit, proposez une citadine électrique [à BON prix et BON rendement] étant donné le total manque de pro-action dans le segment de la part des gros constructeurs », dénonçait un de nos membres. Il ne faut pas oublier qu’au mois d’octobre, le gouvernement du Québec lançait son plan d’électrification des transports.  Il souhaite ainsi avoir sur nos routes d’ici 2020 pas moins de 100 000 véhicules électriques ou hybrides rechargeables …il y en avait en octobre dernier 7 300. Pour inciter davantage, le gouvernement veut augmenter le nombre de bornes au Québec, il maintient aussi les subventions à l’achat pouvant atteindre les 8000 $ et investira 421 millions $ sur cinq ans.

Un petit retour sur Dubuc Motor

C’est au Salon de l’auto de Québec en 2014 que l’entreprise avait dévoilé en primeur mondiale son prototype. Il s’agissait de la version électrique de son « kit car », le Tomahawk. Le projet avait vu le jour suite à une entente avec Gentec comme partenaire pour les composantes électriques et l’Université de Sherbrooke pour le développement de l’unité de contrôle.

Le modèle à essence présenté était doté d’un moteur quatre cylindres turbo provenant d’une Chevrolet Cobalt 2008. Le châssis monocoque en aluminium collé et boulonné pesait 300 livres et permettait au client d’y installer la mécanique de son choix.  Le tout était offert pour 19 995 $US. Un projet d’assemblage complet du Tomahawk pouvait aller jusqu’à 35 000 $, selon son pdg Mario Dubuc. À ce moment-là l’entreprise qui s’appelait Dubuc SLC souhaitait devenir la référence dans le monde des « kit cars ». Les choses ont changé depuis…

https://www.facebook.com/DubucMotors