Audi TT Roadster

Sauf dans le cas qui nous concerne, un roadster se décrit normalement comme une voiture sport cabriolet à deux places, avec roues arrière motrices. Cependant, depuis le début du nouveau millénaire, Audi joue la carte de l’audace en proposant un roadster soit tracté ou doté de la traction intégrale. Évidemment, d’autres constructeurs ont tenté dans le passé d’y aller d’une configuration motrice différente. Mais à chaque fois, l’échec a suivi. Souvenez-vous par exemple de la Lotus Elan 1991, ou encore de la Mercury Capri, sur bases de Mazda 323. À ce jeu, seul Audi a réussi le pari.

La TT, qui empruntait autrefois les éléments structuraux de la Golf, est aujourd’hui plus sérieuse dans son approche. Elle possède une plateforme distincte et des éléments mécaniques plus convaincants. En 2008, le seul reproche que l’on peut faire à cette voiture concerne le fait qu’il soit impossible de bénéficier de la boîte manuelle et de la traction intégrale Quattro lorsqu’on opte pour le moteur 2,0 turbo. Mais soyez sans crainte, ce problème sera réglé pour 2009.

Notre essai
L’an dernier, j’avais effectué un trajet Montréal-Toronto-Montréal en 48 heures à bord d’une BMW Z4 3.0si. Il y a deux ans, ce même parcours avait été effectué avec une Porsche Boxster. Il était donc de mise que l’exercice se répète avec cette nouvelle TT, au look diabolique.

Afin d’avoir un peu de plaisir pour me rendre dans la Ville-Reine à partir de Montréal, il n’était pas question de me taper la 401 pendant cinq heures et demie. J’ai donc emprunté comme par le passé un trajet certes plus long, mais parsemé de routes secondaires nettement plus en mesure de démontrer les qualités dynamiques de la voiture. Et vous vous en doutez, cette journée fut mémorable…

Pour mon bon plaisir, je vous avouerais toutefois avoir été grandement insulté par l’absence d’une prise auxiliaire pour iPod, que l’on propose en option au coût de 300$. Euh…saviez-vous chers stratèges de chez Audi que la voiture la moins chère de votre grande famille (la Golf City), possède de série une prise pour iPod, et même un port USB? Il faudrait peut-être réviser votre catalogue d’options, n’est-ce pas!

Mais bon, ce n’est qu’un détail à côté du plaisir que peut nous procurer cette voiture. Première constatation, le moteur V6 de 3,2 litres est immensément souple et très nerveux. Sa puissance impressionne et sa sonorité envoûtante vous pousse à enfreindre les limites de vitesse à répétition. La boîte manuelle à six rapports est elle aussi un pur délice. Elle se manie comme un gant, permet des passages rapides et précis et permet une économie de carburant honnête grâce à un bon étagement. À ce propos, ma balade de 1 325 kilomètres s’est soldée par une moyenne de consommation de 11,8 litres aux 100 kilomètres. De ce kilométrage, environ 450 kilomètres ont été effectués à une vitesse de 118 km/h, régulateur de vitesse en fonction.

Une vraie sportive
Pas question de qualifier cette TT de « New Beetle de luxe » comme dans le cas de l’ancien modèle. Désormais, cette voiture affiche de véritables aspirations sportives. Seule sa grande rigidité structurelle (issue du châssis Audi Space Frame d’aluminium) pourrait suffire pour la classer chez les grands, mais plusieurs autres éléments permettent de tirer de telles conclusions. Parmi eux, notons une suspension à ajustement magnétique très bien adaptée, une direction rapide et ultra précise ainsi qu’un rouage intégral efficace.

Sur la route, il en résulte une conduite ferme, plutôt incisive et extrêmement dynamique. Collée au bitume, la voiture mord à la route à pleines dents et ne se lasse jamais. Les prises de virage à grande vitesse sont une partie de plaisir, tout comme les accélérations prononcées. Et parce que la voiture est assemblée de main de maître, les bruits de caisse brillent tout simplement par leur absence. En fait, les seuls moments où de petits craquements se font entendre surviennent lorsque les glaces latérales sont montées, que le toit est abaissé et que l’on roule sur une surface dégradée. Là, vous entendrez quelques grincements…

Au volant, on ne peut qu’apprécier la position de conduite. Cette dernière contribue d’ailleurs grandement au plaisir que l’on extirpe de cette voiture. Les sièges fermes et enveloppants s’ajustent de multiples façons pour optimiser votre position, la planche de bord est ergonomique à souhait et le volant gainé d’un cuir lisse et dont la base est horizontale, se veut une touche intéressante. Tout comme dans la plupart des produits de la marque, la qualité d’assemblage et de finition est irréprochable.

Sur de longues périodes de conduite, je vous dirais toutefois que les sièges s’avèrent un peu trop fermes. Six ou sept heures de route vous paraîtront longues, surtout si vous effectuez l’exercice de comparaison avec une BMW Z4. Autre constatation, la capote met un certain temps à se remettre en place. C’est du moins ce qu’il m’a fallu constater lorsque je me suis fait prendre par un court orage qui a rapidement su laisser sa trace partout à bord de l’habitacle. Ne vous en faites pas, gens d’Audi, tout a été essuyé!

En position, le toit affecte également la visibilité qui est loin d’être sans reproche. La largeur des montants situés entre les glaces latérales et arrière est en grande partie responsable de cet élément. Heureusement, la voiture est dotée d’imposants rétroviseurs qui corrigent légèrement le problème.

Combien?
La TT Roadster 3.2 coûte à la base 59 800$, excluant le transport et la préparation. Notre modèle d’essai, doté de quelques options, coûtait 8 800$ de plus, pour se chiffrer à 68 600$. Et attention, cette voiture n’était pas dotée de l’intérieur cuir exclusif, du système de navigation ou de la boîte automatique S-Tronic. C’est donc dire qu’en y mettant le paquet, on peut facilement atteindre les 75 000$! Chère vous dites? Oh que oui! Mais rappelez-vous qu’une Boxster n’est pas donnée non plus, et que la TT est la seule à pouvoir être décemment utilisée 365 jours par année.

Trois ans, trois balades et trois voitures. Et après tout ça, je n’arrive pas à trancher, Certes, la Z4 m’a séduit pour la souplesse de sa mécanique et son confort, mais la Boxster m’aussi séduite pour son équilibre et son incroyable maniabilité. Quant à la TT, sa configuration mécanique distincte, sa ligne craquante et son agréable sentiment de légèreté sont des points qui me font pencher pour elle. Bref, vous réfléchissez à l’achat éventuel de ce genre de jouet de luxe? Mon premier commentaire serait de vous dire que vous êtes chanceux de pouvoir vous permettre ce luxe, mais mon second sera de vous diriger là où vos sentiments vous dictent d’aller. Car un tel bolide, ce n’est rien d’autre qu’une histoire d’amour et…une belle partie de plaisir!

ttb.jpg ttc.jpg