La cigale libérale

Spaceman Spiff

Well-known member
OTTAWA — Moi qui croyais que les libéraux faisaient la cigale temporairement. Qu’ils engrangeaient les déficits pour soutenir l’économie, mais avec l’intention de revenir sincèrement à l’équilibre budgétaire par la suite.

Moi qui pensais que l’équipe Trudeau profiterait des recettes fiscales record engendrées par les 900 000 emplois créés depuis quatre ans pour se présenter devant les électeurs, l’automne prochain, avec un bilan financier reluisant.

Vous voyez, chers Canadiens, il est possible d’investir en période creuse et de retrouver le chemin du déficit zéro par la suite. Les deux ne sont pas incompatibles, aurait pu dire le ministre des Finances, Bill Morneau, avec un pied de nez aux conservateurs.

Il aurait eu raison d’appliquer les principes de l’économiste John Maynard Keynes, qui prônait l’intervention de l’État en période difficile, mais sa frugalité par la suite.

Rappelez-vous le contexte, en octobre 2015, quand les libéraux ont été élus. L’Ouest venait d’être frappé par la dégringolade des prix du pétrole, le Québec sortait de compressions budgétaires douloureuses et difficiles pour l’économie, l’Ontario et la Colombie-Britannique n’avaient pas encore multiplié les emplois.

On sait maintenant que ce n’est pas le plan de Bill Morneau. Hier, manifestement, le ministre des Finances a démontré dans son budget que le déficit zéro est la dernière de ses préoccupations, malgré la vigueur économique.

Au cours de l’année 2019-2020 qui commence, Bill Morneau dépensera la presque totalité de la marge de manœuvre que lui a procurée l’économie depuis l’automne, soit 4 milliards.

Et l’automne dernier, lors de l’énoncé économique, il avait fait exactement la même chose, en ajoutant 5,5 milliards de mesures pour l’année 2019-2020, alors que l’économie lui avait donné un coussin équivalent au cours des mois précédents.

Autrement dit, Bill Morneau dépense le coussin au fur et à mesure. Et sans ces nouvelles dépenses depuis cinq mois, le gouvernement Trudeau aurait non pas un déficit de 16,8 milliards pour l’année qui commence, mais de seulement 7,1 milliards, environ.

Le déficit zéro était à portée de main pour l’année suivante comme promesse électorale.

Vous me direz que le gouvernement doit tout de même jouer son rôle et réagir à son environnement changeant. Il devait puiser dans son coussin l’automne dernier pour alléger le fardeau fiscal des entreprises et ainsi contrer l’impact des baisses d’impôts massives de Donald Trump. Il devait allonger des milliards pour compenser les désagréments financiers du libre-échange aux producteurs laitiers et aux fabricants d’acier.

Fort bien. Mais il aurait pu, pour ce faire, financer ces mesures dites essentielles en se restreignant ailleurs. Il aurait aussi pu laisser tomber certaines des dizaines de petites mesures qui pèsent sur le budget.

Des exemples ?

Élargir le programme de stages pour étudiants : 120 millions.

Aider les voyageurs à visiter le Canada : 24 millions.

Élargir le service jeunesse Canada : 60 millions.

Intégrer l’innovation à la réglementation : 18 millions.

Tout cela, par année.

En conférence de presse, Bill Morneau a répété le même credo. « Il était nécessaire de faire des investissements et d’aider la classe moyenne. Nous avons confiance en l’avenir. C’est notre approche, et elle fonctionne. L’approche conservatrice est le contraire ; elle prône l’austérité, qui serait nuisible aux familles. »

Le ministre des Finances redit aussi qu’au cours des prochaines années le poids du déficit diminuera en proportion de l’économie (il est à 0,9 % du PIB cette année), comme c’est le cas pour la dette (30,7 % du PIB). Cette position fait l’envie des pays industrialisés, rappelle-t-il, non sans raison.

Le hic, c’est qu’une récession peut rapidement faire basculer ces projections. Et qu’une telle contraction de l’économie n’est pas improbable après presque 10 ans de croissance ininterrompue, un niveau d’endettement des ménages record et un contexte économique mondial incertain.

Malheureusement, il est à craindre que, si un tel revirement survient, on doive réciter aux libéraux des bribes de la fameuse fable de La Fontaine :

La cigale libérale ayant chanté tout l’été

Se trouva fort dépourvue

Quand la bise fut venue […]

Que faisiez-vous, au temps chaud (demande la fourmi) ?

Je chantais, ne vous déplaise.

Vous chantiez ? Eh bien ! dansez maintenant
.
http://plus.lapresse.ca/screens/fe6d540d-fbf1-4d82-a0b0-878f3ca42f10__7C___0.html
 
Tu peux pas arrêter de dépenser quand tu es en train de perdre tes élections...

GSckqT2.png
 
Les médias sont prévisibles, juste à voir le titre j'étais sûr que ça allait être la Presse.
 
Les médias sont prévisibles, juste à voir le titre j'étais sûr que ça allait être la Presse.

Attend le prof gauchiste qui vit dans un monde de licorne AKA Léo Paul Lauzon va nous pondre un article comme quoi les Libéraux fédéraux ne dépense pas assez hehe
 
Back
Top