Élevé
| Les personnes infectées asymptomatiques et celles en phase présymptomatique peuvent avoir une charge virale suffisamment importante pour obtenir des résultats positifs aux tests d'amplification des acides nucléiques (PCR) sans avoir de symptômes au moment du test | Plusieurs études décrivent des cas positifs ne rapportant aucun symptôme clinique au moment du résultat positif.
Il peut s’agir de cas asymptomatiques, présymptomatiques ou post-symptomatiques.
Un test PCR positif ne signifie pas nécessairement que la personne est contagieuse.
| 16-19, 28 |
Élevé | Une portion importante des personnes infectées est asymptomatique, mais elle varie considérablement d’une étude à l’autre | Les études de population comportant un suivi sont celles qui permettent le mieux d’estimer la proportion de personnes réellement asymptomatiques. Ces études évitent la sélection d’individus basée sur leurs symptômes et permettent de distinguer les cas présymptomatiques de ceux asymptomatiques.
Dans les 10 études de ce type utilisant des tests de détection génétiques ou antigéniques répertoriées à ce jour, la proportion de cas asymptomatiques rapportée varie de 4,1 % à 78,8 %. Malgré cette importante variabilité, quatre études sur 10 rapportent des proportions entre 12,2 % et 17 %. Une revue systématique incluant neuf études de population avec suivi a d’ailleurs estimé une proportion globale de 15 % (IC à 95 % : 12 % à 18 %) [37]. La variabilité observée pourrait s’expliquer, entre autres, par les différences dans la distribution d’âge.
| 1, 13-15, 33, 37, 42-45 |
Élevé | Les personnes plus jeunes (particulièrement les enfants) ont une plus grande probabilité de faire des formes asymptomatiques de la COVID-19 | Plusieurs études comparent la prévalence des cas asymptomatiques selon l’âge et indiquent que la probabilité d’avoir une forme asymptomatique diminue avec l’âge. Chez les personnes très âgées, la proportion de personnes asymptomatiques semble toutefois plus élevée que chez les adultes moins âgés. Bien que la majorité de ces études présente différentes limites importantes, par exemple une faible taille d’échantillon, une incapacité à distinguer les cas présymptomatiques ou post-symptomatiques des réelles personnes asymptomatiques ou un biais dû à la sélection de l’échantillon (par exemple, sélection basée sur la présence de symptômes ou de contacts avec des cas confirmés), leurs résultats vont tous dans la même direction. | 20-25, 35, 36, 46 |
Moyen | Une portion importante de la transmission est due aux personnes présymptomatiques, mais elle varie considérablement d’une étude à l’autre | Plusieurs études ont tenté de quantifier la proportion des infections dues à un contact avec une personne présymptomatique (proportion de transmission présymptomatique). La plupart des études suggèrent que cette proportion est importante, particulièrement lorsque l’isolement des personnes symptomatiques est recommandé et implanté; la transmission symptomatique en est alors réduite et rend la proportion relative des transmissions présymptomatiques plus grande. Cependant, quelques études suggèrent au contraire que la transmission présymptomatique est faible. Ces contradictions peuvent s’expliquer par le fait que plusieurs études sur le sujet ont des limites importantes. Par exemple, celles portant sur la charge virale ne fournissent que des informations indirectes sur le potentiel infectieux des individus sans symptôme; les études de modélisation dépendent de la qualité des hypothèses et des données sous-jacentes qui ne sont pas toujours clairement énoncées et donc souvent difficiles à interpréter; les études de paires de transmissions (personnes infectées et leurs contacts) sont souvent basées sur de petits nombres. La proportion de transmission présymptomatique dépend de l’épidémiologie locale, des symptômes considérés, de la stratégie de dépistage, des mesures de prévention et de protection (isolement des cas) en place, de la méthodologie utilisée et du type d’environnement.
Résumé des résultats :
- Une revue systématique a montré peu de variation dans la charge virale que les cas soient asymptomatiques, présymptomatiques et symptomatiques [10].
- La proportion de l’ensemble des transmissions qui serait due à une personne présymptomatique est estimée à 44 % (25 % à 69 %) [30].
- De 6,4 % à 12,6% de l’ensemble des infections seraient dues à un cas primaire présymptomatique [31, 32].
- Le taux de transmission pour les contacts s’étant produits exclusivement en période présymptomatique (0,7 %; 0,2 % à 2,4 %) était similaire à celui de l’ensemble de tous les contacts (0,8 %; 0,5 % à 1,2 %) [38].
- Une étude a effectué une méta-analyse de la période d’incubation ainsi qu’une revue systématique rapide incluant 17 publications sur l’intervalle sérié (délai entre le début des symptômes chez le contact et chez le cas primaire) et le temps de génération (délai entre l’infection chez le contact et chez le cas primaire). Ces données ont été utilisées pour estimer la proportion de transmissions dues à un cas primaire présymptomatique à partir de modèles mathématiques. La proportion de transmission présymptomatique estimée variait de 34,9 % à 78,0 % en fonction des données considérées. En groupant l’ensemble des données, la proportion estimée de transmission présymptomatique était de 56,4 % [39].
- Deux modèles ont estimé respectivement une proportion de transmissions présymptomatiques à 37 % (IC à 95 % : 27,5 % à 45 %) et à 47 % (IC à 95% : 11 % à 58 %) [26].
| 10, 26, 30-32, 38, 39 |
Moyen | Une faible portion de la transmission est due aux personnes asymptomatiques | Une littérature grandissante indique que les personnes asymptomatiques transmettent peu le SRAS-CoV-2.
Résumé des résultats :
- À l’aide d’un modèle mathématique, la proportion des infections dues à une transmission asymptomatique est estimée à 6 % (0 % à 57 %) [26].
- La charge virale du cas asymptomatique inclus dans cette étude était similaire à celle des cas (n = 17) symptomatiques [28]. À noter que la charge virale n’apparaît pas nécessairement corrélée au potentiel de transmission du virus.
- Chez les enfants, la transmission de l’infection même en présence d’une charge virale élevée n’est pas toujours assurée [48, 49].
- Cinq études n’ont observé aucun cas de transmission par des cas asymptomatiques [27, 38, 40, 41, 47].
- Le taux d’attaque secondaire chez les contacts significatifs des cas asymptomatiques était de 2,6 %, comparativement à 9,7 % chez les présymptomatiques [29].
| 26-29, 38, 40, 41, 47, 48, 49 |