Fermez les frontières, un nouveau virus apparaît: La COVID-19

"Un message d’une autre, ben oui ENCORE, infirmière à bout, qui ne compte plus le nombre de couteaux qu’on lieu à planter dans le dos.

Question de mieux comprendre la situation. Je suis infirmière en natalité, j’ai été formée en pédiatrie dans le dernier mois, mais je peux compter le nombre de shifts que j’y ai travaillé de façon autonome sur mes doigts, autrement dit, encore une apprentie. Je pratique mon métier depuis maintenant 10 mois.

Mercredi 15 avril, 17h15, je reçois un appel de ma boss. Son ton est lourd, mon coeur bat vite. “oh mon doux, qu’est-ce que j’ai fait? J’espère que c’est pas une mauvaise nouvelle...” On vient d’imposer le temps complet à toutes les infirmières, on m’appelle tous les jours durant ma nuit pour changer mon horaire, on pourrait m’annoncer quoi de pire? Elle m’annonce que, étant la plus jeune de mon département qui travaille de nuit, je suis “l’heureuse élue” pour aller prêter main forte dans un CHSLD. Je pleure au téléphone, cest plus fort que moi. Depuis le début de mes études, je me suis toujours faite une promesse: démissionner avant d’être obliger d’aller travailler en CHSLD peu importe la raison. C’est plus fort que moi, j’en ai une peur bleue! J’y ai jamais mis pieds, ce n’est pas non plus le type de clientèle qui me rejoins le plus. On se rappèle, moi mon dada, c’est les enfants. “Pour quand mon transfert?” que je demande à ma boss en essayant de former des phrases claires entre mes sanglots. “Ce soir-même.” Refuser d’y aller? Ça veut dire être congédiée. “Jusqu’à quand?” On me répond jusqu’à la fin de la crise. La réponse la plus vague qu’on m’a jamais répondu.

C’est le coeur en mille morceaux, les mains moites et tremblantes avec un mélange d’émotions difficiles à identifier (Colère? Désespoir? Tristesse?) que je m’y rends. Mon anxiété de performance commence à prendre le dessus. Au moment où je mets les pieds dans le poste infirmière, l’équipe de soir composée entièrement de renfort de mon CISSS qui est complètement submergé par ce qu’elles viennent de vivre comme shift, me “garroche” un téléphone dans les mains. “C’est toi l’infirmière? Tiens, ça tu le gardes en tout temps sur toi, n’importe qui peut t’appeler, t’as intérêt à répondre, c’est toi qui gère.” Ça tourne autour de moi, tout le monde crie, essaie de comprendre où ils sont, ce qu’ils doivent faire. 30 secondes passent, je reçois un appel. Une voix hurle, clairement écoeurée et dépassée. “allo? C’est toi l’infirmière, right? Elle est où notre relève au 2e étage??? Envoyez-là pis toute suite parce que nous on a hâte de crisser notre camp.” Je m’obstine pendant 2 minutes en essayant de faire comprendre que je ne sais pas plus, je ne connais rien de la place. Je panique, je “garroche” à mon tour le téléphone à quelqu’un qui semble plus si connaître. La situation semble se régler. J’apprends ensuite qu’une formation dans ce temps de crise est beaucoup trop demander. Une conseillère en soins infirmiers, mon ange gardienne à moi, tente de démêler avec moi les différentes tâches que je dois exécuter pour mon shift de nuit. Elle quitte après deux heures. Normal, après avoir fait un shift de plus de 18h, elle devait aller “éteindre un autre feu” dans un autre CHSLD le lendemain matin, soit dans 4h. J’apprends sur le tas que c’est moi l’infirmière chef pour deux unités de 33 patients chaque. On se rappelle, je suis infirmière en natalité avec 10 mois d’expérience. J’apprends ensuite que le 3e étage comporte environ 33 résidents dont environ 31 sont COVID positifs. Heureusement pour moi, une infirmière régulière s’y trouve et m’offre une aide téléphonique pour mon travail.

Bon, ok. On commence notre tournée. Par “on”, j’entends une préposée aux bénéficiaires et moi. Pardon, devrais-je dire une étudiante en soins infirmiers qu’on a préféré envoyer en tant que PAB plutôt qu’externe en soins infirmiers. “Un plan de travail? Non ça existe pas” qu’on m’a prévenue. On improvise, on fini notre shift avec le dos cassé en deux. On essaie du mieux qu’on peut d’éxécuter le métier de PAB sans formation. Les principes de déplacements de bénéficiaires, on voit ça durant un cours de 2-3h en première session. C’est ben beau se rappeler de mettre le poids sur ses jambes, quand ton patient pèse 300lbs, c’est lourd quand t’expérimente le changement de culotte d’incontinence pour la première fois. À notre tournée du matin, le peu de résident qui ne sont pas confus nous félicitent, nous disent merci d’être venu porter renfort alors que la télévision de chacun est sur le même poste, TVA Nouvelles, où le même gros titre si retrouve toujours “le besoin de personnel en CHSLD est criant”. Je suis sous le choc, les résidents connaissent très bien leur situation et nous encouragent alors que c’est eux-mêmes qui devraient mériter encouragements et support. On se le cachera pas, ils payent une fortune pour s’y retrouver et pourtant le manque de personnel ne leur offre pas une qualité de vie moindrement acceptable.


Trois nuits plus tard, on m’annonce que c’est mon tour de prendre en charge le 3e étage, les COVID positifs. Mon coeur bat vite, j’ai le goût de pleurer devant tout le monde. On m’annonce ensuite que je suis la seule infirmière pour les 3 étages. Ça, ça veut dire environ 100 patients, qu’on confie à une infirmière de natalité avec moins d’un an d’expérience. Cette soirée-là, il n’y a pas vraiment d’employés réguliers. Plusieurs y sont pour leur première journée. Mon cellulaire sonne sans cesse, les infirmières auxiliaires des autres unités ont besoin de mon évaluation infirmière pour des patients qui présentent des difficultés respiratoires préoccupantes. Je n’ai pourtant pas le droit d’aller sur les autres étages afin de ne pas les contaminer. Ouf, mes cours de soins paliatifs et maladies chroniques sont loins dans ma tête... Je leur répond du mieux que je peux. À chacun des gestes improvisés que je pose, je suis consciente qu’on met volontairement ma license en jeu à cause d’une mauvaise gestion du système de la santé qui ne date pas d’hier. J’apprends ensuite que mon accolyte des derniers jours et moi sommes les deux seules pour prendre en charge l’unité de COVID. Non, impossible que ça m’arrive. J’ai à ma charge une dizaine de soins de confort, plusieurs protocoles de détresse respiratoire et plus particulièrement un patient dont un membre de la famille est au chevet car la mort est imminente.

Le sujet de la mort, ça me malaise. “Je fais quoi moi s’il décède? J’ai jamais vu ça, jamais fait ça, la famille est là!!!” J’apprends que si cela ce produit, je dois remplir le constat de dècès moi-même avec un médecin au téléphone. Je prie pour ne pas me retrouver dans cette situation. On me dit que le TSO en CHSLD privé, du moins dans celui-ci, ça n’existe pas. J’ai de la chance, l’infirmière de soir, aussi envoyé du CISSS voit ma détresse. Elle décide de rester en TS pour nous aider. La tournée de changement de culottes d’incontinence dure 3h. Oui, 3h. Imprévus par dessus imprévus. Sans compter qu’on a dû passer de nombreux téléphones et se battre pour obtenir de l’équipement. Mais au bout du compte, il servait pas à grand chose, je peux visualiser 1000 façons dont je me suis contaminée, car pour s’habiller, tout est compliquer. Les jaquettes sont toujours manquantes, il faut les chercher partout. Deux résidents chutent durant la nuit, dont un blessé plus gravement. J’appelle le md “eh merde elle va me tuer de la réveiller”. Quoi faire d’autre? Je suis pas qualifiée pour gérer ça. On soulage la douleur. “Quoi? C’est tout? Il a clairement une fracture!!” Oui Sandrine, c’est des niveaux de soins C et D. Ouf l’infirmière de natalité où on sauve les vies à tout prix doit s’adapter à cette nouvelle mentalité.

Mon grand-père est décédé le mois dernier. Les funérailles n’ont pas encore eu lieu dû la situation. Je retiens mes larmes quand je me rends au chevet de mes patients pour administrer la médication du protocole de détresse respiratoire. Plusieurs patients désaturent en fin de quart, on panique, on sait pas trop quoi faire excepté administrer leur médication et de l’oxygène qui s’avèrent inefficaces. Quand l’habituée du shift de jour arrive enfin, on apprend que c’est soit connu (pourquoi n’était-ce pas documenté alors?) ou pas si “important”. “Ils sont ici pour crever anyway”. Ouch, le coeur de l’infirmière de natalité se crispe. Croyez-moi, aucun membre de ma famille n’ira jamais en CHSLD.

On vit tous cette crise de façon différente. J’en suis à un point où je n’ai même plus la tête à chercher de la reconnaissance pour le métier que j’exerce dans cette situation difficile. J’espère simplement qu’on pourra enfin reconnaître l’immense et merveilleux travail accompli par les employés en CHSLD qui vivent dans des conditions de travail plus qu’abominables.

J’attends mes premiers symptômes, car il est maintenant impossible que je sois testée négative. Le test COVID pour tous les employés des CHSLD? Je l’attends encore.

À ceux qui se plaignent d’être confinés à la maison et qui oseront nous dire “ça va bien aller”, je vous réponds NON. Il faut être bien naïf pour penser que tout va bien et que tout ira bien. Mes patients auxquels je m’attache décompensent un après l’autre. En ayant été quelques jours sur l’unité COVID j’ai pu les voir dépérir à vue d’oeil. J’entre à chacun de mes quarts de travail avec la peur au ventre de devoir appeller la famille d’un patient pour leur annoncer la mort de leur proche. Car oui, cela fait aussi partie de mes nouvelles tâches.

Je vous dis donc à vous qui semblez vivre le cauchemar du confinement à la maison, d’aller faire du bénévolat et d’appeller vos proches. Dites leur que vous les aimer. Les quelques patients qui n’étaient pas confus m’ont donné plus d’amour que j’en ai reçu dans toute l’année. Leur coeur est gros, est beau.

Je propose fortement l’idée de bénévolat à ceux qui osent nous dire d’arrêter de chialer sur nos réseaux sociaux en lien avec nos conditions de travail. Facile à dire quand tu n’es pas la personne à qui on a enlevé tous ses droits avec l’arrêté ministériel. Je te suggère d’aller à ton tour sacrifier ta vie et celle de ta famille et mettre la main à la pâte pour aider le système de la santé du Québec, plus précisément en CHSLD. Quand tu resteras emprisonné entre deux portes parce que personne ne t’a donné le code pour traverser et que tu te retrouveras seul sur ton unité à hurler pour de l’aide en sanglotant, peut-être comprendras-tu notre désir de faire changer les choses.

- D’une soi-disant ange gardienne à qui on a arraché les ailes, puis qu’on a exigé à voler."

Elle ne me fera pas brailler la ptite.
Elle travaille dans le milieu de la santé en pleine pandémie, elle doit aller aider c'est tout.

Présentement tout le monde se calice que son dada soit les enfants. Elle est jeune, n'a pas d'ancienneté et elle a une job à faire.

Oui elle pourrait sacrifier sa santé malheureusement. Ça fait partie de la job présentement.

Edit : Elle a raison pour le bénévolat par contre. Plusieurs pourraient aller aider à la place de se plaindre du confinement.
 
"Un message d’une autre, ben oui ENCORE, infirmière à bout, qui ne compte plus le nombre de couteaux qu’on lieu à planter dans le dos.

Question de mieux comprendre la situation. Je suis infirmière en natalité, j’ai été formée en pédiatrie dans le dernier mois, mais je peux compter le nombre de shifts que j’y ai travaillé de façon autonome sur mes doigts, autrement dit, encore une apprentie. Je pratique mon métier depuis maintenant 10 mois.

Mercredi 15 avril, 17h15, je reçois un appel de ma boss. Son ton est lourd, mon coeur bat vite. “oh mon doux, qu’est-ce que j’ai fait? J’espère que c’est pas une mauvaise nouvelle...” On vient d’imposer le temps complet à toutes les infirmières, on m’appelle tous les jours durant ma nuit pour changer mon horaire, on pourrait m’annoncer quoi de pire? Elle m’annonce que, étant la plus jeune de mon département qui travaille de nuit, je suis “l’heureuse élue” pour aller prêter main forte dans un CHSLD. Je pleure au téléphone, cest plus fort que moi. Depuis le début de mes études, je me suis toujours faite une promesse: démissionner avant d’être obliger d’aller travailler en CHSLD peu importe la raison. C’est plus fort que moi, j’en ai une peur bleue! J’y ai jamais mis pieds, ce n’est pas non plus le type de clientèle qui me rejoins le plus. On se rappèle, moi mon dada, c’est les enfants. “Pour quand mon transfert?” que je demande à ma boss en essayant de former des phrases claires entre mes sanglots. “Ce soir-même.” Refuser d’y aller? Ça veut dire être congédiée. “Jusqu’à quand?” On me répond jusqu’à la fin de la crise. La réponse la plus vague qu’on m’a jamais répondu.

C’est le coeur en mille morceaux, les mains moites et tremblantes avec un mélange d’émotions difficiles à identifier (Colère? Désespoir? Tristesse?) que je m’y rends. Mon anxiété de performance commence à prendre le dessus. Au moment où je mets les pieds dans le poste infirmière, l’équipe de soir composée entièrement de renfort de mon CISSS qui est complètement submergé par ce qu’elles viennent de vivre comme shift, me “garroche” un téléphone dans les mains. “C’est toi l’infirmière? Tiens, ça tu le gardes en tout temps sur toi, n’importe qui peut t’appeler, t’as intérêt à répondre, c’est toi qui gère.” Ça tourne autour de moi, tout le monde crie, essaie de comprendre où ils sont, ce qu’ils doivent faire. 30 secondes passent, je reçois un appel. Une voix hurle, clairement écoeurée et dépassée. “allo? C’est toi l’infirmière, right? Elle est où notre relève au 2e étage??? Envoyez-là pis toute suite parce que nous on a hâte de crisser notre camp.” Je m’obstine pendant 2 minutes en essayant de faire comprendre que je ne sais pas plus, je ne connais rien de la place. Je panique, je “garroche” à mon tour le téléphone à quelqu’un qui semble plus si connaître. La situation semble se régler. J’apprends ensuite qu’une formation dans ce temps de crise est beaucoup trop demander. Une conseillère en soins infirmiers, mon ange gardienne à moi, tente de démêler avec moi les différentes tâches que je dois exécuter pour mon shift de nuit. Elle quitte après deux heures. Normal, après avoir fait un shift de plus de 18h, elle devait aller “éteindre un autre feu” dans un autre CHSLD le lendemain matin, soit dans 4h. J’apprends sur le tas que c’est moi l’infirmière chef pour deux unités de 33 patients chaque. On se rappelle, je suis infirmière en natalité avec 10 mois d’expérience. J’apprends ensuite que le 3e étage comporte environ 33 résidents dont environ 31 sont COVID positifs. Heureusement pour moi, une infirmière régulière s’y trouve et m’offre une aide téléphonique pour mon travail.

Bon, ok. On commence notre tournée. Par “on”, j’entends une préposée aux bénéficiaires et moi. Pardon, devrais-je dire une étudiante en soins infirmiers qu’on a préféré envoyer en tant que PAB plutôt qu’externe en soins infirmiers. “Un plan de travail? Non ça existe pas” qu’on m’a prévenue. On improvise, on fini notre shift avec le dos cassé en deux. On essaie du mieux qu’on peut d’éxécuter le métier de PAB sans formation. Les principes de déplacements de bénéficiaires, on voit ça durant un cours de 2-3h en première session. C’est ben beau se rappeler de mettre le poids sur ses jambes, quand ton patient pèse 300lbs, c’est lourd quand t’expérimente le changement de culotte d’incontinence pour la première fois. À notre tournée du matin, le peu de résident qui ne sont pas confus nous félicitent, nous disent merci d’être venu porter renfort alors que la télévision de chacun est sur le même poste, TVA Nouvelles, où le même gros titre si retrouve toujours “le besoin de personnel en CHSLD est criant”. Je suis sous le choc, les résidents connaissent très bien leur situation et nous encouragent alors que c’est eux-mêmes qui devraient mériter encouragements et support. On se le cachera pas, ils payent une fortune pour s’y retrouver et pourtant le manque de personnel ne leur offre pas une qualité de vie moindrement acceptable.


Trois nuits plus tard, on m’annonce que c’est mon tour de prendre en charge le 3e étage, les COVID positifs. Mon coeur bat vite, j’ai le goût de pleurer devant tout le monde. On m’annonce ensuite que je suis la seule infirmière pour les 3 étages. Ça, ça veut dire environ 100 patients, qu’on confie à une infirmière de natalité avec moins d’un an d’expérience. Cette soirée-là, il n’y a pas vraiment d’employés réguliers. Plusieurs y sont pour leur première journée. Mon cellulaire sonne sans cesse, les infirmières auxiliaires des autres unités ont besoin de mon évaluation infirmière pour des patients qui présentent des difficultés respiratoires préoccupantes. Je n’ai pourtant pas le droit d’aller sur les autres étages afin de ne pas les contaminer. Ouf, mes cours de soins paliatifs et maladies chroniques sont loins dans ma tête... Je leur répond du mieux que je peux. À chacun des gestes improvisés que je pose, je suis consciente qu’on met volontairement ma license en jeu à cause d’une mauvaise gestion du système de la santé qui ne date pas d’hier. J’apprends ensuite que mon accolyte des derniers jours et moi sommes les deux seules pour prendre en charge l’unité de COVID. Non, impossible que ça m’arrive. J’ai à ma charge une dizaine de soins de confort, plusieurs protocoles de détresse respiratoire et plus particulièrement un patient dont un membre de la famille est au chevet car la mort est imminente.

Le sujet de la mort, ça me malaise. “Je fais quoi moi s’il décède? J’ai jamais vu ça, jamais fait ça, la famille est là!!!” J’apprends que si cela ce produit, je dois remplir le constat de dècès moi-même avec un médecin au téléphone. Je prie pour ne pas me retrouver dans cette situation. On me dit que le TSO en CHSLD privé, du moins dans celui-ci, ça n’existe pas. J’ai de la chance, l’infirmière de soir, aussi envoyé du CISSS voit ma détresse. Elle décide de rester en TS pour nous aider. La tournée de changement de culottes d’incontinence dure 3h. Oui, 3h. Imprévus par dessus imprévus. Sans compter qu’on a dû passer de nombreux téléphones et se battre pour obtenir de l’équipement. Mais au bout du compte, il servait pas à grand chose, je peux visualiser 1000 façons dont je me suis contaminée, car pour s’habiller, tout est compliquer. Les jaquettes sont toujours manquantes, il faut les chercher partout. Deux résidents chutent durant la nuit, dont un blessé plus gravement. J’appelle le md “eh merde elle va me tuer de la réveiller”. Quoi faire d’autre? Je suis pas qualifiée pour gérer ça. On soulage la douleur. “Quoi? C’est tout? Il a clairement une fracture!!” Oui Sandrine, c’est des niveaux de soins C et D. Ouf l’infirmière de natalité où on sauve les vies à tout prix doit s’adapter à cette nouvelle mentalité.

Mon grand-père est décédé le mois dernier. Les funérailles n’ont pas encore eu lieu dû la situation. Je retiens mes larmes quand je me rends au chevet de mes patients pour administrer la médication du protocole de détresse respiratoire. Plusieurs patients désaturent en fin de quart, on panique, on sait pas trop quoi faire excepté administrer leur médication et de l’oxygène qui s’avèrent inefficaces. Quand l’habituée du shift de jour arrive enfin, on apprend que c’est soit connu (pourquoi n’était-ce pas documenté alors?) ou pas si “important”. “Ils sont ici pour crever anyway”. Ouch, le coeur de l’infirmière de natalité se crispe. Croyez-moi, aucun membre de ma famille n’ira jamais en CHSLD.

On vit tous cette crise de façon différente. J’en suis à un point où je n’ai même plus la tête à chercher de la reconnaissance pour le métier que j’exerce dans cette situation difficile. J’espère simplement qu’on pourra enfin reconnaître l’immense et merveilleux travail accompli par les employés en CHSLD qui vivent dans des conditions de travail plus qu’abominables.

J’attends mes premiers symptômes, car il est maintenant impossible que je sois testée négative. Le test COVID pour tous les employés des CHSLD? Je l’attends encore.

À ceux qui se plaignent d’être confinés à la maison et qui oseront nous dire “ça va bien aller”, je vous réponds NON. Il faut être bien naïf pour penser que tout va bien et que tout ira bien. Mes patients auxquels je m’attache décompensent un après l’autre. En ayant été quelques jours sur l’unité COVID j’ai pu les voir dépérir à vue d’oeil. J’entre à chacun de mes quarts de travail avec la peur au ventre de devoir appeller la famille d’un patient pour leur annoncer la mort de leur proche. Car oui, cela fait aussi partie de mes nouvelles tâches.

Je vous dis donc à vous qui semblez vivre le cauchemar du confinement à la maison, d’aller faire du bénévolat et d’appeller vos proches. Dites leur que vous les aimer. Les quelques patients qui n’étaient pas confus m’ont donné plus d’amour que j’en ai reçu dans toute l’année. Leur coeur est gros, est beau.

Je propose fortement l’idée de bénévolat à ceux qui osent nous dire d’arrêter de chialer sur nos réseaux sociaux en lien avec nos conditions de travail. Facile à dire quand tu n’es pas la personne à qui on a enlevé tous ses droits avec l’arrêté ministériel. Je te suggère d’aller à ton tour sacrifier ta vie et celle de ta famille et mettre la main à la pâte pour aider le système de la santé du Québec, plus précisément en CHSLD. Quand tu resteras emprisonné entre deux portes parce que personne ne t’a donné le code pour traverser et que tu te retrouveras seul sur ton unité à hurler pour de l’aide en sanglotant, peut-être comprendras-tu notre désir de faire changer les choses.

- D’une soi-disant ange gardienne à qui on a arraché les ailes, puis qu’on a exigé à voler."
A juste a démissionné si est pas contente. Faut arrêter de prendre tlm en pitié parcequil sont changer de poste et qu'il aime pas ça ou bien qu'il sont forcer de faire des 24h. Il le savaient avant de faire les études pour ce métier.

Sent from my Moto Z3 Play using Tapatalk
 
Jeanne -Mance hier vers 18.50-19h.

1.jpg

2.jpg

3.jpg

Personne est a 2 m...des groupes des 5-6-7 personnes .
J'ai peur a imaginer comment c'etait vers 14-15-16h...
 
Elle ne me fera pas brailler la ptite.
Elle travaille dans le milieu de la santé en pleine pandémie, elle doit aller aider c'est tout.

Présentement tout le monde se calice que son dada soit les enfants. Elle est jeune, n'a pas d'ancienneté et elle a une job à faire.

Oui elle pourrait sacrifier sa santé malheureusement. Ça fait partie de la job présentement.

Edit : Elle a raison pour le bénévolat par contre. Plusieurs pourraient aller aider à la place de se plaindre du confinement.

Je ne sais pas c'est dur a dire, dans son cas elle a etudier pour travailler en natalitee en tant qu'infirmiere, mais oui pour pouvoir faire cette job, elle doit quand meme consentir que justement elle vas devoir faire des sacrifices comme celui ci le temps venu...
 
Les jeunes s'en calissent et en ont marre. Je serais pas surpris non plus si éventuellement dans le déconfinement on dise aux gens de 50 ans et moins sans maladies qu'ils peuvent continuer une vie normale. On est pas pour être confinés 2-3 ans non plus.
 
A juste a démissionné si est pas contente. Faut arrêter de prendre tlm en pitié parcequil sont changer de poste et qu'il aime pas ça ou bien qu'il sont forcer de faire des 24h. Il le savaient avant de faire les études pour ce métier.

Sent from my Moto Z3 Play using Tapatalk
Moi je vois plus ça comme une gestion de marde. Tu met quelqu'un qui as 1 pas les compétences et de 2 est clairement overwelm par la situation... Oublié ça c'est sûr sa fini en marde. Tu peut pas juste mettre n'importe qui en charge en se disant hey ta fait des cours.
Elle serai bien en place mais pas en t'en que gestionnaire.

Envoyé de mon CLT-L04 en utilisant Tapatalk
 



Le monde s'en criss et Plante est ben trop mous pour faire quoi que ça sois. Elle ferme des stationnement des parcs, pendant ce temps la a Toronto il on fermer High Park avec des barricades.
 
Moi je vois plus ça comme une gestion de marde. Tu met quelqu'un qui as 1 pas les compétences et de 2 est clairement overwelm par la situation... Oublié ça c'est sûr sa fini en marde. Tu peut pas juste mettre n'importe qui en charge en se disant hey ta fait des cours.
Elle serai bien en place mais pas en t'en que gestionnaire.

Envoyé de mon CLT-L04 en utilisant Tapatalk

Elle est là parce qu’il ne reste plus personne en CHSLD.

Personne veut travailler là
 
20200503_121410.jpg
Je crois que c'est la jeune infirmière dont Xox1 parlait...
Disons que ça me dérangerait pas de passer une quarantaine avec.
 
[url]https://i.ibb.co/BZKBsQY/B88-C7-CFB-B98-D-45-BB-B5-B0-229497-C12-EFE.png[/url]
[url]https://i.ibb.co/gSyF2N8/B8-C17-F13-B2-C2-4024-834-A-97-C3-B19950-B5.png[/url]

Le monde s'en criss et Plante est ben trop mous pour faire quoi que ça sois. Elle ferme des stationnement des parcs, pendant ce temps la a Toronto il on fermer High Park avec des barricades.
Ça ne prend pas 2 minutes de recherche pour se rendre compte que les gens vraiment à risque sont des vieux de 65 ans et + déja malade.

Un jeune dans la vingtaine a plus de chance d'être foudroyé que de mourir de la COVID. Bonne chance de leur dire de scrapper leur été parce que CHSLD.
 
Moi ce que je comprend pas c'est pourquoi les gens ne sont même pas capable de respecter un messages, si simple, de rester à 2 mètres de distance. Va les voirs tes amis dans le parc, jmen criss. Mais pourquoi vouloir être si proche des gens? Tu lui parles pareil, vous vous comprenez quand même. Que ce soit 1m ou 2, ta pas besoin de crier plus fort.

Ensuite ils vont fermer le parc à cause de ses imbéciles et là ça va chialer. Tout ça pour 1m de plus de distance.
 
Seems people are respecting the rules in the park. Can't expect someone our there measuring FFS.

Should have locked down he sick , elderly and needy vs everyone. Fuck the who, fuck the government, fuck Plante

Sent from my EML-L09 using Tapatalk
 
Back
Top