Yves-François Blanchet, next up!
TW: Agression sexuelle
Yves-François Blanchet, milieu artistique, milieu politique
"En 1999, je suis allée au lancement de l'album « États d'amour » d'Isabelle Boulay, avec une fréquentation.
À la porte, on croise Éric Lapointe. Tout le monde monte, c'est la fête. On est au Musée Juste pour rire.
Après, tout le monde traverse au Buena Notte, mon ami y est, avec Lapointe, son gérant, et une jeune fille de 16 ans qui est la fille d'une personne du milieu.
La petite est à côté de moi. Lapointe à côté d'elle. À un moment, un taxi est appelé, direction le Bleuet Noir. En fait, Lapointe, YF et la petite. Je prends mon manteau et je m'impose. Je sais très bien que je dérange. J’ai ouvert la porte du taxi et je me suis assise à côté d'Éric en disant que j'étais le chaperon. Il était collé sur elle.
Quand on est arrivés là-bas, Lapointe voulait faire visiter le sous-sol du bar à la petite. J'ai fait pareil : j'ai suivi la gang, l'air de rien cette fois. Comme il n’y avait rien à faire en bas, tout le monde est remonté.
On jase, et YF nous invite l'autre côté de la rue, dans un autre bar à cocktail. Des "employés" du bar de danseuses nues, où Lapointe venait de tourner "Tendres fesses", se joignent à nous. Ils ont des photos du tournage. À la demande de YF, je les mets dans ma sacoche pour ne pas les perdre. Tout le monde s'entasse dans un taxi, direction un bar clandestin du Plateau.
L'endroit est comme un ancien casse-croûte. C’était un bar de motards avec des full patch. Je me suis ramassée, après un moment, dans les toilettes avec YF. Il m’invitait à faire de la coke.
Une fois aux toilettes, il voulait une relation sexuelle en échange de sa coke. J'ai dit « Non! » Il insistait. J'ai continué à dire « Non! ».
Il était contre la porte, m'embrassait sans mon consentement, levait ma jupe.
Je me rappelle avoir été contente de porter une culotte "de soutien" sous mes bas-culottes. Pour se rendre il devait me déshabiller ou déchirer. Il touchait, partout, me suppliant d'au moins lui faire une fellation. Je portais aussi un col roulé, et je me félicitais de ça aussi.
Comme on était dans un bas de motards, je réalisais que j'étais zéro dans une situation où je pouvais compter sur les gens autour. Je me rappelle être là, à 1 pied de la porte, lui qui me bloquait de l'ouvrir, avec ses bras autour de moi.
J'ai fini par lui dire de se masturber, que j'allais le regarder. Il s'est assis sur la toilette, s'est soulagé.
Des gens cognaient à la porte, nous sommes sortis.
Peu après je voulais partir. Il insistait pour que je reste. Sur le bord de la porte il m'a donné son numéro de téléphone et de l'argent pour un taxi. En me demandant de ne pas dire à sa femme qui j'étais si elle répondait.
L’agression m’a marquée sur le coup. J'ai été malade pendant des jours. À faire des cauchemars, à vomir. Puis j'ai tout mis ça dans une petite boîte dans ma tête.
Jusqu'à cet après-midi, quand j'ai allumé qui est Yves-François, maintenant en politique."