on a eu en mains durant deux jours le VUS à pile à combustible de Hyundai, le Nexo (lire l’essai-éclair). Il s’agit de l’effort du constructeur sud-coréen pour se positionner dans ce créneau des véhicules à pile à combustible. Présentement, à part Toyota et Hyundai, Honda est le seul autre constructeur qui persiste à vouloir offrir une telle solution pour des véhicules que l’on considère «de promenade».
C’est là que le bât blesse. Hélas, les véhicules à pile à combustible ne semblent pas convenir pour le grand public. En raison de son coût, de la non-disponibilité de la ressource à grande échelle et de la complexité à faire le plein, malgré les apparences.
Onéreux
On a souvent entendu que les voitures électriques (VÉ) étaient «des voitures de riches». En même temps, ceux qui avancent cet argument voient d’un bon œil la voiture à hydrogène. Détrompez-vous!
Le prix avant transport et préparation du Nexo s’élève à 73 000 $. Plusieurs modèles de VÉ se détaillent entre 40 000 $ et 50 000 $ (avant les rabais des deux paliers de gouvernements).
Parlant de rabais gouvernementaux, Québec accorde un rabais aux véhicules dont le prix de détail suggéré du fabricant est de moins de 60 000 $. Au fédéral, il n’y a aucun rabais pour un véhicule dont le prix de base dépasse 45 000 $.
Et ce, sans compter le coût du carburant. À 18,60 $ le kilogramme, le plein d’hydrogène après avoir parcouru quelque 230 kilomètres a coûté 49,46 $.
Avec une voiture électrique, ces 230 km auraient coûté environ 4,60 $ en énergie, en considérant que le véhicule consomme 20 kWh aux 100 km. Et plusieurs consomment moins que ça.
Pas si disponible
Un réservoir d’hydrogène plein dans le Nexo permet de rouler près de 600 km. Même avec un plein, on ne peut pas penser faire l’aller-retour Québec-Montréal. La seule station de ravitaillement se trouve à Québec. Cette pompe, reliée à un électrolyseur qui produit sur place l’ hydrogène, a coûté plus de 5 millions $.
Je ne dis pas que les véhicules à hydrogène sont inutiles. Le recours aux piles à combustible aurait du bon sens dans le transport, terrestre et maritime, ou même dans l’aviation. Car il est plus facile pour ces secteurs d’établir des corridors où se trouveraient des stations de recharge à hydrogène à des points précis.