Dans une région fort fort fort fort fort fort, oui fort fort lointaine, si loin que personne ne savait où été cette région, ni même son nom, était né un petit garçon, ma fois assez fort simplet. Élevé seul par son père dans un climat glacial, dépourvu de soleil et de joie, cet enfant grandi lentement, sans éducation mais cultivant lentement un amour pour la bouteille, cherchant un refuge, un coin de paradis dans l’ivresse de l’oubli promis par la boisson. Sa seule passion était de collectionner des chaudrons, sans doute qu’ils lui renvoyaient son image, vides, creux, juste bon à être utilisés…
Après la perte de son père, suite à une longue et triste maladie, il se décida à quitter le pont sous lequel il vivait afin de partir à l’aventure et devenir apprenti chaudronnier. Malheureusement, ses compétences très très limitées firent qu’il ne puit devenir que balayeur dans une chaudronnerie, mais son faible intellect lui permettait de rêver, n’ayant pas conscience de ses limitations.
Pendant quelques mois, il vivota de son travail, et il se trouva une chambre en pension chez le Don. Hélas, des nuages noirs s’accumulaient au-dessus de sa tête, un ouragan de ténèbres menaçait, rugissant, vomissant sa plainte à vous rendre sourd. Une chaudronnière, lassée d’avoir à faire avec ce faible d’esprit, avait décidé de lui jouer un bien mauvais tour. Au milieu d’une nuit sans lune, masquée dans l’encre de l’obscurité, elle s’introduisit dans sa chambre, profitant de son lourd sommeil d’alcoolique, et lui déroba sa précieuse collection de chaudrons.
À son réveil, constatant la disparation de ses précieux trésors, il lâcha un cri d’effroi, un cri de bête meurtri, agonisante. En écho à la peine d’avoir constaté la disparition de ses compagnons de longue date, les restes de l’alcool de la veille faisait pulser ses veines en une marée de douleur physique broyant son petit cerveau, annihilant toute pensée.
Ivre de peine, tant physique que mentale, il s’enfuit, courant nuits et jours, sans cesse, sans but, sans espoir.
Il finit par arriver dans une ville, perdue sur une île plantée au milieu de torrents rugissants, bouillonnant d’écume blanche. Pour cela, il dut franchir un pont branlant qui menaçait de céder à tout moment. Il apprit qu’il était rentré dans la ville d’El Aval, dirigée d’une main de fer par la reine Végétal, mais ses sujets la surnommaient en cachette, à l’abri des oreilles indiscrètes, la petite reine, à la fois à cause de ses idée stupides, mais aussi à cause de son grand amour pour la bicyclette. La ville d’El Aval était en guerre avec une ville de la rive sud, Long Œil, contrôlée par le clan Trou D’Eau. Le clan Trou D’Eau ne valait guère mieux que la reine de la bicyclette, ne vivant que pour profiter des biens de ses citoyens, vautrés dans les misâmes de leur corruption et dans les vapeurs d’opium.
La rivalité sans fin entre ces deux cités consommait moult ressources, broyait les âmes des riverains, envoyait les fils à la mort sur le champ de bataille…
Dans ce climat morbide, sous un ciel de cendre, au milieu des détritus qui jonchaient le pavement, sans le sous, l’ancien balayeur prit la décision, après avoir vu une affiche devant une usine, de devenir testeur qualité dans une chaudronnerie. C’est qu’il aimait ça les chaudrons, il avait la tête aussi dure et vide qu’un chaudron, ils étaient semblables.
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