Saturn VUE Hybride 2008

L’entretempsDu jour au lendemain, on ne peut pas s’attendre à agréer des changements majeurs dans nos manières de vivre et nos habitudes de vie. Un de ces rituels et fort possiblement le plus difficile à modifier est l’utilisation de nos voitures personnelles et personne ne s’en cache, surtout en Amérique du Nord. Afin d’accepter une modification à notre quotidien, il faut y aller par petites étapes.

La pollution, l’effet de serre, la dépendance sur le pétrole étranger et nos vieilles et grosses bagnoles sont tous des fardeaux desquels on doit se défaire. Évidemment, il faut franchir les étapes une à la fois. Ça fait maintenant une dizaine d’années que nous, les Nord-Américains, pouvons nous procurer des véhicules hybrides.

Selon le cas, on peut mesurer le succès d’un modèle en particulier en tenant compte des compromis que doit faire le propriétaire. De toute évidence, l’Insight de Honda exigeait trop d’accommodements tandis que la Prius faisait et fait toujours l’affaire. À la lumière de ce fait, Ford a eu la brillante idée de concevoir une version hybride de leur superpopulaire Escape. Et depuis, les constructeurs se ruent dans les VUS et VUM hybrides.

General Motors, comme Toyota, Chrysler et éventuellement BMW, s’est lancé dans ce domaine avec le VUE Green Line pour 2007. L’intérêt vis-à-vis ce véhicule aurait dû être plus important, mais le fait que ce premier VUS hybride de GM affichait déjà une carrosserie vieille de cinq ans, il semblait trop vieux pour être « nouveau ».

Pour l’année modèle suivante, le nouveau VUE entièrement revu, en fait basé complètement sur l’Antara d’Opel, est séduisant comparativement au VUE antérieur. Cette fois-ci, GM a immédiatement sauté sur l’opportunité de produire l’édition verte.

Le VUE 2008 doit sa réussite esthétique à l’influence européenne. Les belles lignes de caisses fluides font du VUE un des VUS/VUM compact les plus agréables au regard. Les multiples versions arborent peu de différences sur le plan esthétique autre que des jantes d’alliage et quelques touches comme des carénages de couleur et des accents de chrome.

L’habitacle propose une finition soignée, encore une fois, grâce en grande partie aux origines du véhicule. Les matériaux sont de qualité et la présentation de la planche de bord est inspirée et ergonomique. Quant à l’instrumentation, pour un véhicule hybride, elle est un peu simpliste, car elle ne comporte qu’un petit indicateur de charge et d’assistance ainsi que la fameuse lumière verte indiquant que le véhicule fonctionne en mode ECO. La cabine est polyvalente et spacieuse, mais l’assise des sièges avant est trop courte pour offrir un support convenable pour les déplacements sur des distances importantes. L’absence d’une colonne de direction télescopique rend la position de conduite parfaite plus ardue à découvrir.

Le VUE hybride actuel est propulsé par le très commun quatre cylindres ECOTEC de 2,4 litres. En temps normal, ce moteur développe 169 chevaux, mais grâce au démarreur-alternateur hybride à courroie, il en produit 3 de plus chez l’hybride. Je dis actuel, car sous peu, un VUE hybride deux modes (celui à considéré) sera disponible avec le V6 de 3,6 litres proposant plus de 270 chevaux en plus d’être plus économique que le quatre cylindres. De plus, l’hybride deux modes utilisera une transmission automatique hybride électrique à quatre rapports avec deux modes de fonctionnement et sera livrable en version traction avant ou intégrale contrairement au VUE en essai, seulement offert en format traction avant.

Sans aucun doute, le point faible du VUE hybride testé est justement la boîte automatique conventionnelle à quatre rapports. Son fonctionnement est docile, mais elle ne permet pas au moteur d’atteindre son rendement maximal. Sa programmation axée sur l’économie d’essence la rend paresseuse et peu encline à rétrograder. Lorsqu’elle acquiesce finalement à la demande, le régime moteur saute d’un coup sec et c’est déplaisant. Sur l’autoroute, c’est différent; elle permet au moteur de ronronner à vitesse de croisière.

Mon ratio habituel de conduites, 60 % ville et 40 % autoroute, n’est pas l’idéal pour le VUE hybride. La motorisation électrique agit comme soutien au moteur à essence plutôt qu’une source de motivation à elle seule. C’est pour cette raison qu’en plein centre urbain, un VUE quatre cylindres normal est aussi économique. Sur la route, c’est tout le contraire. Donc, il faut s’assurer de l’utilisation que vous allez faire du véhicule puisque les mauvaises circonstances neutraliseront vos intentions.

Heureusement qu’une fois le vent dans les voiles, le VUE se débrouille très bien. Son comportement routier est stable et assuré. La direction électrique à assistance variable est suffisamment précise en utilisation quotidienne quoiqu’elle semble parfois surassistée et les freins sont bien dosés sans plus.

Si vous avez l’intention de vous procurer un VUE hybride, je vous conseille fortement d’attendre la venue du deux modes, la prochaine étape si vous voulez, mais qui est moins douloureuse que la première. Non seulement sera-t-il plus puissant et sûrement plus agréable à conduire, mais il sera plus économique surtout si vous roulez souvent en ville. Et tout ceci, même si le prix demandé est quelques milliers de plus.

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