Pour ceux qui ne suivent pas l’actualité automobile, la marque Saturn est menacée d’extinction. Avec les récents déboires financiers de GM, le numéro 2 mondial se doit de revoir ses plans pour l’avenir. Et, pour y arriver, il doit se débarrasser de ses boulets qui l’empêchent d’avancer. Hormis Saab et Hummer, Saturn est l’autre division qui bat un peu de l’aile. Pourtant, ce n’est pas parce qu’elle présente des mauvais produits. Prenez l’Astra, par exemple, qui est assurément la plus belle compacte que GM a dans son catalogue. Copie conforme des Astra européennes (de Vauxhall et Opel), la version Saturn a malheureusement un handicap majeur face à la concurrence : son prix. Avec un prix de départ d’un peu plus de 18000$, c’est cher payé pour une voiture qui en offre juste assez par rapport aux autres.
Le défaut
La version que j’ai essayée était la XR manuelle à cinq rapports. Même si je savais que j’étais très loin de la version turbo européenne, je m’attendais à un peu de pep. Malheureusement, non, il n’en est rien. Les ingénieurs ont boulonné un quatre-cylindres Ecotec de 1,8-litres sous le capot qui pèse une tonne et j’essaie encore de comprendre où se trouvent les 138 chevaux annoncés. Il se vend des sous-compactes moins puissantes en chiffre, mais bien plus dynamiques. Du côté de la transmission manuelle, ce n’est guère mieux. Le levier de vitesse manque de précision et les rapports sont mal étagés. Pour une petite euro avec un look accrocheur, je m’attendais à un peu plus sur le plan de l’agrément de conduite.
Jolie Astra
Côté style, l’Astra est un des produits GM avec le plus d’ADN provenant du Vieux Continent. Normal, elle est identique à ses consoeurs d’outre-mer. Franchement, la qualité de fabrication extérieure n’est pas si mal et, avec les jantes optionnelles de 18 pouces, l’Astra a de la gueule. La version deux portes a un toit plus bas que celle à quatre portes, ce qui améliore le look extérieur.
Intérieur à retravailler
Si on compare avec l’ancienne Ion, l’Astra est une immense amélioration sur le plan design. Par contre, il ne faut pas sauter aux conclusions trop vite. Les matériaux retenus sont corrects pour une voiture de ce prix, mais il se fait mieux. L’ergonomie de certaines commandes laisse à désirer et je ne comprends pas l’idée derrière ce petit écran logé au centre du tableau de bord et l’écriture façon années 90. Franchement, les ingénieurs de GM sont capables de beaucoup mieux! Enfin, pour les amoureux de porte-gobelets, celui pour les places avant est derrière le frein à main. On remarque tout de suite que la voiture vient d’Europe, là où le café matinal est moins important dans la voiture. Les bancs sont un peu durs, mais ils retiennent bien en situation de courbe. Si vous trouvez que le deux portes est joli, pensez-y à deux fois, parce que la vision arrière n’est pas exemplaire. À ce chapitre, l’Astra quatre portes est bien mieux nantie.
Conclusion
Il est bien difficile de prévoir ce qui va arriver à Saturn dans les prochains mois. Pourtant, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Si l’Astra vous intéresse, la voiture quand même des qualités. Le châssis est solide, d’ailleurs la suspension combinée aux roues de 18 pouces vous le rappellera, et la mécanique devrait être fiable. Le moteur anémique fait qu’on doit travailler très fort pour avoir un semblant de plaisir au volant, ce qui se résulte en une consommation trop élevée pour un moteur quatre-cylindres (au-dessus de 9,5L/100km). Si jamais l’Astra survit à cette crise économique en tant que Saturn ou une autre division, il faudrait revoir la puissance de l’engin et quelques détails dans l’habitacle. Mais, pour le reste, l’Astra demeure un bon choix quoiqu’un peu cher.
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