Éclairage du pont Jacques-Cartier, qu’en est-il de payer nos policiers, nos infirmières et nos enseignants ?

Cet été, le maire de Montréal, Denis Coderre, a annoncé un projet de mise en lumière du pont Jacques-Cartier dans le cadre des célébrations, en 2017, du 150e anniversaire de la Confédération et de celles du 375e anniversaire de Montréal.

Le projet de 39,5 million$ verra le jour grâce au partenariat entre le gouvernement fédéral et provincial, la Ville de Montréal et les Ponts Jacques-Cartier et Champlain Incorporée. Pour sa part, l’administration Coderre investira 9,5 million via la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal. Le reste de la facture sera assuré par Ottawa.

The Montreal Gazette a fait quelques recherches sur les autres projets de ce type dans le monde. La conclusion relève que le coût total du projet pour la métropole québécoise dépassera d’environ 10 fois celui des autres. Parmi ces ponts, celui qui s’approche le plus au pont Jacques-Cartier est le pont John A. Blatnik construit à Duluth dans le Minnesota. Pour ce pont, l’administration a opté pour la technologie Lumentalk de Lumenpulse. Il s’agit d’une technologie numérique brevetée permettant de contrôler l’éclairage DEL au moyen du câblage électrique existant. Ce système a coûté seulement 750 000 dollars U.S.

Le comité du 375e présidé par Gilbert Rozon soutient que ce projet sera auto rentable. M. Rozon croit qu’une fois éclairé, le pont datant de 1930 sera considéré comme un nouvel icône pour la ville tel que l’est la Tour Eiffel pour Paris! Ce nouvel éclairage rendra le pont plus attractif et unique au monde pour le tourisme. Connaissez-vous quelqu’un qui voyage d’une ville à l’autre pour visiter un pont éclairé de plus de 85 ans!?

Vous savez ce qui devrait plutôt être reconsidéré pour cette prétendue augmentation du tourisme? Ces policiers vêtus de pantalons de camouflage, ces voitures banalisées recouvertes d’autocollants et ces enseignants protestant dans la rue.

En toute honnêteté, ce n’est pas la job du maire de négocier avec les syndicats provinciaux, ni celle du gouvernement fédéral. Par contre, en s’y attardant Ottawa pourrait faire une grande différence dans ces négociations. Avant de dépenser de telles sommes d’argent pour un projet d’éclairage, les gouvernements fédéraux et provinciaux devraient repenser le projet et ainsi mieux partager l’argent entre les enseignants, les policiers, les pompiers et les autres travailleurs du secteur public.

Les 40 million$ sont une goutte dans l’océan par rapport aux 16,9 milliards$ prévus pour les dépenses d’éducation dans le budget provincial de 2015-2016. Pourtant, là n’est pas la question. Si le gouvernement (et vraiment – cela fait-il une différence dans les yeux des électeurs si elle est provinciale, municipale ou fédérale) est prêt à perdre de l’argent sur ce projet, il est sûrement en mesure de rassembler un peu d’argent supplémentaire pour présenter une offre raisonnable pour les travailleurs du secteur public.

Comme l’a mentionné un des membres de MontrealRacing.com : « Au moins la nuit,  on pourra bien voir les excréments jetés dans le fleuve St-Laurent ».