Essence: a-t-on raison de critiquer?

Le prix du litre de l’essence dans la région de Montréal avoisine les 1 – 1,10 $, d’après le site web « Essence Montréal ». Rappelons-nous que la situation était très semblable l’année dernière. Au mois de février 2015, le litre valsait entre 1$ et 1,15$. Pourtant, le prix du baril de pétrole n’a jamais été aussi bas depuis les 12 dernières années. On parle de près de 33$ US le baril, selon le cours actuel de la bourse. La principale cause de cette dégringolade est l’inquiétude des investisseurs devant la surabondance de ce produit. Une question demeure, pourquoi au Québec le prix au litre est si peu élastique par rapport au prix du baril qui n’a jamais été aussi bas… a-t-on raison de critiquer les prix? Je crois que oui!

Comprendre les prix

Premièrement, beaucoup de gens accordent un lien direct entre le prix du pétrole brut au baril et le prix de l’essence. La réalité est plus complexe. Selon des informations de Radio-Canada, « c’est environ 30 % du prix de l’essence qui est fixe. Peu importe le coût d’achat de l’essence à la rampe, certaines taxes sont immuables, notamment la taxe d’accise fédérale de 0,10 $, la taxe du Québec sur l’essence de 0,192 $ le litre et la taxe de l’AMT de 0,03 $. Le reste fluctue : le pétrole, la TVQ, la TPS, les marges de profits sur le raffinage et le détail. »

Voilà pourquoi au Québec, l’essence est souvent plus chère qu’au reste du Canada : il y a cinq taxes différentes à payer. Un article publié par Le Journal de Montréal en novembre dernier disait que pour chaque litre d’essence vendu au Québec à 99,07 cents, chaque automobiliste versait en moyenne près de 42,47 cents en taxes diverses, soit 43 % de la facture totale. Il existe un concept économique pour lequel chaque agent économique paierait plus pour un produit qui a des impacts négatifs sur l’environnement. Cette taxe “écologique” supplémentaire servirait  réellement à mettre en place des moyens pour contrer et absorber les divers impacts négatifs causés par l’utilisation de l’énergie fossile dans ce cas-ci. C’est un peu comme la taxe carbone, mais beaucoup plus efficiente. Sa valeur serait beaucoup plus importante, donc représentative des impacts réels. La question est est-ce que tout automobiliste serait réellement prêt à absorber ce coût?

Maintenant, les raisons du prix de l’essence en détails

Toujours selon un article de Radio-Canada, hier le prix moyen était de 111,4/litre d’après la Régie de l’énergie.

Dans ce cas-ci, le prix du pétrole brut représente 31,5 cents du montant, soit près de 30% du prix. Les taxes jouent pour 39,1 cents de la facture. C’est la marge du raffinage qui vient changer la donne puisqu’elle est à 24,7 cents, soit le double de ce qu’elle devrait être. Les experts consultés par le média publique croient que cette marge devrait plutôt jouer autour de 10 à 12 sous. Quant à elles, les stations-service font une marge de 12,9 cents/litre dans cet exemple-ci…encore une fois le double de la normale selon les experts. Les 3,2 sous qui restent représentent les coûts de transport entre raffineries et stations-service.

Pourquoi plus cher à Montréal?

Voilà la fameuse question à laquelle je ne sais répondre pour le moment. Les prix sont en ce moment très semblables dans le reste du Québec par rapport à la métropole, mais quelques régions irrésistibles demeurent où les prix sont même en-dessous du dollar… C’est le cas pour l’Outaouais où le prix moyen à la pompe est situé à 93,8 sous le litre et le cas pour la région du Centre-du-Québec où il est à 98,9/litre, toujours selon le site web de CAA-Québec.

Sur ce, bonne chance pour trouver le meilleur prix et soyez prudents!

D’après les informations de Radio-Canada