Uber en assistance routière?

Dans tout le Canada, les panneaux publicitaires l’annoncent, le service BoostMi est maintenant offert.

Les trois hommes derrière le concept sont dans le domaine de l’application depuis quelques temps. Avec leur nouveau bébé qui a vu la lumière le 5 janvier dernier, il est maintenant possible de trouver quelqu’un prêt à offrir un service de survoltage rapide et abordable selon eux. « Quand on a eu l’idée d’une application pour le remorquage on s’est rendu compte de la complexité des réglementations de ce secteur », explique le chef exécutif et co-fondateur, Michael Bibeau. Voilà pourquoi ils ont décidé de commencer avec le survoltage. D’autres services comme le changement de pneus, la livraison d’essence et même de la mécanique sur place pourraient être offerts avec le temps, mais déjà, BoostMi Technologies Inc. offrira du nouveau contenu dès ce printemps pour les équipements récréatifs, agricoles et nautiques. Le co-fondateur précise que le but n’est pas de devenir un deuxième CAA-Québec. « On ne l’approche pas de la même façon, on veut plutôt augmenter le niveau de service offert et devenir un peu comme le Uber du secteur», annonce M. Bibeau. Selon lui, ils ne connaîtront pas les mêmes problèmes qu’Uber. « Dans notre domaine, tout le monde est autorisé à « booster » une auto dans les zones autorisées…le manuel d’un véhicule explique même comment le faire, ajoute-t-il. Il y a beaucoup moins de réglementations. »

Prudence

Pour CAA-Québec, on regarde de près l’évolution de cette application qui peut changer la dynamique, selon le chef de file en automobile. Pour son porte-parole, Anne-Sophie Hamel, il va falloir voir comment les choses vont évoluer, mais pour l’instant elle met en garde les membres sur ce type de service. « Il faut savoir qu’avec toutes les composantes actuelles dans les voitures, une mauvaise manipulation peut causer des bris qui peuvent coûter très chers, spécifie-t-elle. Nos experts connaissent toutes les manipulations et nos clients sont protégés par des assurances sur le service rendu, car CAA veut vraiment offrir la tranquillité d’esprit. » Chez BoostMi, il est vrai qu’il n’y a aucune assurance offerte. Les fondateurs ont plutôt opté pour que la responsabilité appartienne à la personne qui offre le service en cas de bris. «On ne peut pas être derrière l’épaule de chacun pour tout vérifier, voilà pourquoi notre système de cotation de chaque fournisseur est extrêmement sévère », défend Michael Bibeau. De plus, il encourage fortement les fournisseurs à opter pour des blocs-démarrage (booster-packs) qui possèdent un protecteur de batterie à la place des câbles à « booster ». « CAA-Québec les utilise et on va considérer pour peut-être les rendre obligatoires, car avec ça c’est impossible de briser une voiture », avance-t-il. Les prix de tels appareils avoisinent la centaine de dollars et peuvent jouer jusque dans les 450$.

Il y a des cas où les gens croient avoir besoin d’un survoltage, tandis qu’en réalité ça prend réellement un remorquage. De ce côté, le 25 $ exigé par BoostMi sera tout de même facturé au client, car on croit chez l’entreprise qu’il est de la responsabilité du conducteur de s’assurer que la source du problème nécessite un survoltage. « Par contre, beaucoup de nos « boosters » sont dans le domaine de la mécanique ou en sont retraités », informe l’homme d’affaires.

Un marché non négligeable

Selon Anne-Sophie Hamel de chez CAA-Québec, le survoltage représente en moyenne 29% des appels contre 42 % pour le remorquage en hiver. Et dans les journées très froides d’environ -30°C, ce pourcentage peut approcher les 75%. Pour l’entreprise qui compte plus de 1 270 000 membres, même dans les journées de grand froid comme l’hiver dernier, il n’y a eu aucun problème pour dépanner les clients. Le 8 janvier 2015, l’entreprise qui a soufflé sa centième bougie soutient avoir répondu à 14 000 appels de service en moins de 24h. Ce qui est un record pour le survoltage.

Meilleurs que CAA-Québec ?

BoostMi souhaite devenir les meilleurs en la matière et annonce sur leur site web un objectif de 10 à 15 min pour un appel de service. Pour l’instant, les vrais délais se situent dans les 15 à 20 minutes. Chez CAA-Québec, la porte-parole partage des chiffres qui tournent autour des 30 minutes en moyenne pour un survoltage. « Les délais peuvent être plus longs s’il y a un grand achalandage ou selon les régions et le trafic, mais nous avons une application qui a de nouvelles fonctions depuis cet autonome et qui permet de suivre en direct le patrouilleur jusqu’au lieu de la panne », explique-t-elle.

L’application BoostMi

Les trois fondateurs qui incluent l’homme d’affaires et ancien dragon de l’émission télévisuelle populaire, François Lambert, veulent offrir le service le plus efficace possible. « Moi et mon partenaire on fait nous-mêmes des « boosts » pour prendre le pouls du terrain. Les gens sont contents du service offert et on fait un suivi avec chacun d’entre eux », informe M. Bibeau. D’autres efforts sont faits pour améliorer l’application. « On regarde pour travailler en partenariat avec Monsieur Muffler pour avoir des photos et une documentation expliquant comment bien faire le survoltage pour chaque modèle de voiture », annonce le chef exécutif de chez BoostMi. Pour ceux que ça intéresse, la version pour Windows phones devrait aussi voir le jour dans un avenir rapproché selon Michael Bibeau.

 

https://boostmi.com/