C'est clairement du côté des dépenses que le gouvernement a dû se tourner pour atteindre sa cible d'équilibre. En Santé, les 32,8 milliards de budget ne représentent qu'une hausse de 1,4 % - l'année précédente, l'augmentation avait été de 4,2 %.
En Éducation, la croissance est quasi-nulle à 0,2 %; elle avait été de 1,6 % en 2014-2015. «Les commissions scolaires vont voir leurs revenus augmenter à cause des valeurs foncières», de rappeler le président du Conseil du trésor Martin Coiteux, pour qui les compressions seront plus senties en santé qu'en éducation.
Pour l'ensemble des autres ministères, la croissance des dépenses est ramenée à 1,2 %. L'an dernier, Québec prévoyait une hausse globale des dépenses de 0,7 %. Elle sera plutôt de 1,2 %, un écart qui s'explique par l'inscription de dépenses de sociétés d'Etat à des ministères.
Au cours des dix dernières années, la croissance annuelle des dépenses avait été de 4 %.
Ce retour au déficit zéro, après six budgets à l'encre rouge, se fait sans alourdir le fardeau fiscal des contribuables et des entreprises « dans ce budget », de préciser M. Leitao.
Le budget de l'an dernier et le mini-budget de décembre 2014 faisaient monter la facture aux contribuables de 700 millions.
Taxes santé
Des réductions seront même au menu, mais pour l'an prochain: on abolira graduellement la taxe santé à compter de 2016-2017. La totalité de la taxe disparaîtra en 2019-2020, privant Québec de 744 millions de recettes.
L'engagement électoral était de faire disparaître cette contribution au cours du mandat, «il y aura d'autres budgets d'ici 2018», de souligner le ministre Leitao.
Pour l'an prochain aussi, la mise en place d'un «bouclier fiscal», une proposition de la commission du fiscaliste Luc Godbout, pour préserver des crédits d'impôts qui échappent actuellement aux moyens revenus dès que leur salaire augmente.
Toujours pour l'an prochain, afin d'inciter les ainés à rester au travail, on augmentera sur trois ans, de 4 000 $ à 10 000 $, le crédit d'impôt pour travailleurs. L'âge cible sera en même temps abaissé de 65 à 63 ans. Mais en même temps toutefois, on hausse l'âge d'admissibilité au crédit d'impôt en raison de l'âge, un gain annuel de 18 millions pour le gouvernement.