280z"vador"
New member
DD418 cover – LES DÉFINITIONS[/SIZE]
Par Antoine de Cardaillac
www.decardaillacphotographie.com
On a borné les mots d’une définition. Limité leur portée à une ou plusieurs significations. On a élevé des barrières afin d’adapter notre langage pour qu’il soit universel. Sacrifiant la liberté d’inventer et de choisir, on se limite à leurs sens dictés par nos anciens. Si l’on s’arrête à cette réalité, on pourrait avoir l’impression d’être prisonnier d’une dictature de la langue…
La vie étant ce qu’elle est, on a bien compris que cette barrière est seulement érigée significativement et qu’aucune créativité n’est sacrifiée. Nous avons créé des bases uniformes à notre langage, qu’une fois maîtriser, nous adaptons à la situation…
Si le mot est strict, rien n’empêche de lui choisir un voisin différent. Lorsque l’on compose une phrase, voir un texte, on libère le mot de ses chaînes et éliminons ce qui semble limiter sa portée (sa définition).
L’arrivé des médias de masse à du bon et du mauvais à ce sujet; les gens suivent de plus en plus les règles strictes n’osant plus créer et comprendre. On construit une recette et on l’applique sans tenir compte des facteurs modifiant l’environnement…
Le bon pilote est celui qui maîtrise ses bases. Il connait toutes ses « définitions ». C’est un professeur (Alain Prost). Il peut vous expliquer ce qu’est une drift scandinave, un shift lock ou bien de l’heel/toe. Les bases techniques sont les définitions du sport automobile. Elles constituent un savoir amassé avec le temps.
On apprend ces définitions autour des mêmes virages, répétant les gestes pour y arriver. On maîtrise l’initiation au frein à main, on maîtrise le contrôle du survirage, mais à ce point, on ne maîtrise pas le drift; on sait les danses, mais on ne danse pas… On maîtrise les pas, certes, mais on ne compose pas.
C’est triste de voir que souvent les gens s’arrêtent ici, qu’ils ne cherchent plus croyant qu’en connaissant le drift, automatiquement, ils savent danser sur un circuit… Mais danser, c’est composer avec les bases, créer l’enchaînement qui correspond le mieux à la situation; c’est séquencer des mots dans un ordre qui donneront au discours l’impact souhaité.
On commence donc à parler d’une ligne de course : un autre concept limitant la libre expression du dérapage contrôlé. Mais cette ligne est conforme à la logique, suivant une courbe idéale dépendamment du circuit choisi. Dans le cadre des défis tenus au Riverside Speedway, on jugeait la ligne de course des pilotes dans la portion du circuit routier : Sébastien Lemoyne et François Pérusse, connaissant bien le circuit, ont joué le rôle des juges et ont exigé une ligne de course à respecter sans quoi les pilotes allaient être pénalisés.
Le dur travail commence à partir de ce point où il ne suffit plus de déraper sur un pavé exécutant les méthodes apprises; si l’on dispose d’outils et de matériaux, il faut construire. Le travail logique, l’agencement de bonnes méthodes permettront de garder la voiture sur la bonne ligne. C’est à ce moment qu’on donne le sens à la phrase; on place les mots appris aux bons endroits, on brise le sens strict des définitions pour créer un sens global à nos propos.
Prenons exemple sur la première section du circuit routier où les pilotes devraient/entrent à grande vitesse, initient sur une bonne longueur abusant du frein à main et ralentissant assez pour se lancer dans une chicane rapide. À partir de ce point, il doit aller toucher le repère central intérieur avec son nez et aller porter l’arrière de la voiture sur les vibreurs extérieurs (important) de la fin de cette section. Placer la voiture à ce moment est un facteur critique à la continuation du circuit sans quoi un Manji inutile sera obligatoire pour atteindre l’épingle du fond. Si l’on apprend que le drift est une histoire d’angle et que l’on pratique en conséquence, on ne sait pas danser… C’est savoir la définition du mot « Course » sans être capable de le placer correctement dans sa phrase.
Pour toucher la ligne idéale, il faut parfois sacrifier une petite partie du tracé pour améliorer une grande partie par la suite; il faut adapter sa ligne tout comme un pilote de F1 divergera de son tracé pour profiter d’une ouverture…
En allant porter la voiture sur ce point (arrière de la voiture sur la pointe des vibreurs extérieurs), on sacrifie de l’angle au profit de vitesse et avec une longue transition, il est possible de garder sa vitesse et de tirer le frein à main jusqu’à l’épingle évitant ainsi une pendule inutile. Tout comme en circuit routier, le pilote doit se concentrer sur le dernier virage et faire profiter l’ensemble de son parcourt d’une ligne fluide et constante et non pas travailler individuellement sur une partie; des transitions saccadées auront lieu et les phrases ne s’enchaîneront pas. Le point de corde est nécessaire en drift tout comme en routier.
Alors où est la vraie liberté dans cette composition? Une fois la base connue et maîtrisée, une fois le circuit compris et analysé, la composition peut alors commencée. Selon la voiture, son propre type de conduite, les conditions atmosphériques, on utilise son dictionnaire et l’on trace son propre parcours suivant les règles logiques… Les mots ne sont plus prisonniers d’un sens strict, car dans l’ensemble, ils sont utilisés comme bon vous semble laissant comme résultat, une phrase munie d’un sens.
Les bases n’empêchent pas les pilotes d’être créatifs, elles permettent seulement de progresser plus rapidement; elles permettent aux pilotes de connaître la limite actuelle, leur permettant de l’atteindre plus rapidement et de contribuer à la progression du sport en général. Le transfert de ces bases sert alors d’effet de levier au sport et donne un sens à ce que le pilote accompli comme travail et ce, qu’il soit inscrit en compétition ou non.
Merci,
Le prochain défi des 418DD sera celui de l’angle le 8 juillet prochain!
Antoine de Cardaillac
Par Antoine de Cardaillac
www.decardaillacphotographie.com
On a borné les mots d’une définition. Limité leur portée à une ou plusieurs significations. On a élevé des barrières afin d’adapter notre langage pour qu’il soit universel. Sacrifiant la liberté d’inventer et de choisir, on se limite à leurs sens dictés par nos anciens. Si l’on s’arrête à cette réalité, on pourrait avoir l’impression d’être prisonnier d’une dictature de la langue…
La vie étant ce qu’elle est, on a bien compris que cette barrière est seulement érigée significativement et qu’aucune créativité n’est sacrifiée. Nous avons créé des bases uniformes à notre langage, qu’une fois maîtriser, nous adaptons à la situation…
Si le mot est strict, rien n’empêche de lui choisir un voisin différent. Lorsque l’on compose une phrase, voir un texte, on libère le mot de ses chaînes et éliminons ce qui semble limiter sa portée (sa définition).
L’arrivé des médias de masse à du bon et du mauvais à ce sujet; les gens suivent de plus en plus les règles strictes n’osant plus créer et comprendre. On construit une recette et on l’applique sans tenir compte des facteurs modifiant l’environnement…
Le bon pilote est celui qui maîtrise ses bases. Il connait toutes ses « définitions ». C’est un professeur (Alain Prost). Il peut vous expliquer ce qu’est une drift scandinave, un shift lock ou bien de l’heel/toe. Les bases techniques sont les définitions du sport automobile. Elles constituent un savoir amassé avec le temps.
On apprend ces définitions autour des mêmes virages, répétant les gestes pour y arriver. On maîtrise l’initiation au frein à main, on maîtrise le contrôle du survirage, mais à ce point, on ne maîtrise pas le drift; on sait les danses, mais on ne danse pas… On maîtrise les pas, certes, mais on ne compose pas.
C’est triste de voir que souvent les gens s’arrêtent ici, qu’ils ne cherchent plus croyant qu’en connaissant le drift, automatiquement, ils savent danser sur un circuit… Mais danser, c’est composer avec les bases, créer l’enchaînement qui correspond le mieux à la situation; c’est séquencer des mots dans un ordre qui donneront au discours l’impact souhaité.
On commence donc à parler d’une ligne de course : un autre concept limitant la libre expression du dérapage contrôlé. Mais cette ligne est conforme à la logique, suivant une courbe idéale dépendamment du circuit choisi. Dans le cadre des défis tenus au Riverside Speedway, on jugeait la ligne de course des pilotes dans la portion du circuit routier : Sébastien Lemoyne et François Pérusse, connaissant bien le circuit, ont joué le rôle des juges et ont exigé une ligne de course à respecter sans quoi les pilotes allaient être pénalisés.
Le dur travail commence à partir de ce point où il ne suffit plus de déraper sur un pavé exécutant les méthodes apprises; si l’on dispose d’outils et de matériaux, il faut construire. Le travail logique, l’agencement de bonnes méthodes permettront de garder la voiture sur la bonne ligne. C’est à ce moment qu’on donne le sens à la phrase; on place les mots appris aux bons endroits, on brise le sens strict des définitions pour créer un sens global à nos propos.
Prenons exemple sur la première section du circuit routier où les pilotes devraient/entrent à grande vitesse, initient sur une bonne longueur abusant du frein à main et ralentissant assez pour se lancer dans une chicane rapide. À partir de ce point, il doit aller toucher le repère central intérieur avec son nez et aller porter l’arrière de la voiture sur les vibreurs extérieurs (important) de la fin de cette section. Placer la voiture à ce moment est un facteur critique à la continuation du circuit sans quoi un Manji inutile sera obligatoire pour atteindre l’épingle du fond. Si l’on apprend que le drift est une histoire d’angle et que l’on pratique en conséquence, on ne sait pas danser… C’est savoir la définition du mot « Course » sans être capable de le placer correctement dans sa phrase.
Pour toucher la ligne idéale, il faut parfois sacrifier une petite partie du tracé pour améliorer une grande partie par la suite; il faut adapter sa ligne tout comme un pilote de F1 divergera de son tracé pour profiter d’une ouverture…
En allant porter la voiture sur ce point (arrière de la voiture sur la pointe des vibreurs extérieurs), on sacrifie de l’angle au profit de vitesse et avec une longue transition, il est possible de garder sa vitesse et de tirer le frein à main jusqu’à l’épingle évitant ainsi une pendule inutile. Tout comme en circuit routier, le pilote doit se concentrer sur le dernier virage et faire profiter l’ensemble de son parcourt d’une ligne fluide et constante et non pas travailler individuellement sur une partie; des transitions saccadées auront lieu et les phrases ne s’enchaîneront pas. Le point de corde est nécessaire en drift tout comme en routier.
Alors où est la vraie liberté dans cette composition? Une fois la base connue et maîtrisée, une fois le circuit compris et analysé, la composition peut alors commencée. Selon la voiture, son propre type de conduite, les conditions atmosphériques, on utilise son dictionnaire et l’on trace son propre parcours suivant les règles logiques… Les mots ne sont plus prisonniers d’un sens strict, car dans l’ensemble, ils sont utilisés comme bon vous semble laissant comme résultat, une phrase munie d’un sens.
Les bases n’empêchent pas les pilotes d’être créatifs, elles permettent seulement de progresser plus rapidement; elles permettent aux pilotes de connaître la limite actuelle, leur permettant de l’atteindre plus rapidement et de contribuer à la progression du sport en général. Le transfert de ces bases sert alors d’effet de levier au sport et donne un sens à ce que le pilote accompli comme travail et ce, qu’il soit inscrit en compétition ou non.
Merci,
Le prochain défi des 418DD sera celui de l’angle le 8 juillet prochain!
Antoine de Cardaillac