Si le numéro 55 était euphorique après coup, on n’en dira pas autant de ses coéquipiers.
« C’est beaucoup à digérer ! », a dit Nick Suzuki, sourire en coin, qualifiant la célébration d’« inattendue » – personne ne le contredira sur ce point.
« C’était drôle, je n’avais jamais vu ça avant… On ne voit plus ça souvent, je suis sûr que nos partisans ont adoré ça. Ceux des Sabres, sans doute moins », a-t-il ajouté poliment.
Brendan Gallagher, qui, comme on le sait, n’a que des amis à travers la LNH, était autrement moins enthousiaste.
« Je ne suis pas sûr qu’on va revoir ça, a-t-il avancé. Je sais qu’ils [les joueurs des Sabres] seront probablement frustrés, on le serait nous aussi dans la situation inverse. Je comprends les deux côtés. »
Alex Belzile a sans doute offert la réponse la plus éloquente.
« Aimes-tu ça ? », lui a demandé un reporter. « C’est différent ! », a-t-il rétorqué, de la même manière qu’on qualifierait les choix vestimentaires douteux d’un ami qu’on ne veut pas froisser.
« Il y a 30 ans, on serait peut-être encore là ! », a renchéri Martin St-Louis, une bonne demi-heure après le sifflet final. Aussi bien dire que les bancs se seraient vidés et qu’on se serait collectivement signifié que ça ne se fait pas en s’échangeant de généreux coups de poing dans le râtelier – car ça, oui, ça se fait. L’entraîneur-chef, toutefois, ne semblait pas scandalisé par ce qui venait de se passer.