Subaru Legacy 2009

La voiture toutes conditions

Puisque les feuilles se retrouvent maintenant toutes au sol et que la température survole le point de congélation, il n’y a aucun doute que l’hiver arrivera sans plus tarder. Et si dame Nature nous réserve une saison hivernale de la même envergure que 2007-08, je fais mes valises et descends en Floride avec mes parents…

Bon, j’ai évidemment trop de travail et de toute manière, je risque de m’ennuyer, car les conditions de route par temps froids et enneigés sont parmi les plus amusantes. Comment? Suis-je devenu cinglé? Pas du tout. Le secret réside en deux aspects : de bons pneus d’hiver et la traction intégrale. Subaru s’est fait un nom sur ce dernier point et est régulièrement reconnu comme étant l’avenue la plus sûre et économique pour mettre la main sur une voiture « 4×4 ». Et ceux qui désirent du luxe en plus de quatre roues motrices, Subaru peut combler leurs exigences.

La Legacy, apparue en 1989, est une autre de ces voitures qui me faisaient rêver dans mon jeune âge. Il faut dire que déjà à douze ans, je ne rêvais que de turbo et de traction intégrale, et la Legacy Turbo noire berline ou familiale me plaisait énormément. Encore aujourd’hui, la Legacy est disponible avec un moteur turbo de 2,5 litres produisant 243 chevaux. Toutefois, le modèle 2009 ne sera livrable qu’en version spec.B, contrairement aux anciennes berlines et familiales 2.5GT.

Tout comme moi, la Legacy a acquis de la maturité au fil des années au niveau du dessin de la carrosserie (bon d’accord, c’est un mensonge…). La dernière refonte remonte à 2005 et les révisions mi-cycle, à 2008. Tandis que la voiture était d’apparence plutôt robuste par le passé, la Legacy actuelle est d’une élégance rare pour les produits Subaru. Son nez plongeant et la ceinture de caisse musclée plaisent à un point tel que la voiture se démarque carrément des autres Subaru, même des autres produits japonais compétitifs.

L’habitacle est aussi très accueillant quoiqu’un peu restreint comparativement à la concurrence. La présentation de la planche de bord est simple et songée. Elle a par contre pris un coup de vieux. Je crois que ça s’explique par le fait qu’en 2005, l’habitacle de la Legacy était si révolutionnaire que les attentes sont demeurées élevés. Quoiqu’il en soit, le tout est fonctionnel et minutieusement assemblé.

Les sièges sont confortables sans être particulièrement agréables. Les matériaux et l’équipement disponible dans la 3.0R Optimum testée sont de très haute gamme. Tel que mentionné, l’espace est quelque peu limité surtout pour les jambes, à l’avant comme à l’arrière. Le coffre dispose d’un volume satisfaisant, mais pour mon argent, rien ne bat la familiale.

Deux autres modes de propulsion se présentent à l’acheteur d’une Legacy. En fait, c’est plutôt trois. Le premier, considéré comme deux, est un quatre cylindres à plat de 2,5 litres. Il développe 170 chevaux et autant de couple. Deux parce qu’en option, on peut sélectionner la version PZEV (Partial Zero Emission Vehicle) ou véhicule à émissions quasi nulles. Cette technologie est notamment intéressante, car elle n’affecte aucunement le rendement du moteur. On peut y jumeler une boîte manuelle à cinq rapports ou une automatique à quatre.

Notre voiture d’essai utilise un moteur de six cylindres à plat de 3,0 litres qui décuple 245 chevaux et 215 lb-pi de couple. Accouplé à une transmission automatique à cinq rapports, cet engin est d’une douceur remarquable. On pourrait même le qualifier de docile. Même en accélération forte, le moteur « boxer » ne produisait qu’un petit murmure. De toute évidence, Subaru a parfaitement assorti la boîte au moteur; elle est aussi d’une délicatesse extrême et d’un fonctionnement décontracté.

Le couple abondant du six cylindre permet des accélérations correctes, mais sans plus. De ce côté et malgré son raffinement, ce groupe propulseur n’est pas de taille quand vient le temps de le mesurer aux V6 de Nissan, Honda, Mazda et même GM. Il faut mentionner par contre qu’il ne dispose que d’un volume de 3,0 litres comparativement aux 3,5, 3,6 et 3,7 litres des autres. Le système SI-DRIVE, en mode Sport-Sharp, semble éveiller une puissance cachée, mais il ne fait qu’aiguiser la réaction de l’accélérateur.

Comme toutes bonnes Subaru, la Legacy bénéficie d’un comportement routier sain, tranquille et rassurant. Le système de traction intégrale, Symmetrical AWD, assure une motricité constante, peu importe les conditions routières. Sur ce point, si vous n’êtes pas convaincu de l’utilité de la traction intégrale, faites l’essai d’une Subaru suite à une tempête de neige. Vous m’en redonnerez des nouvelles…

La structure solide et la suspension souple entièrement indépendante permettent à la Subaru de franchir tous les types de surfaces de bitume sans vraiment déranger les occupants. La direction est bien dosée et calibrée pour la voiture et c’est de même pour les freins.

La Legacy n’est pas une berline sportive comme certaine de ces compétitrices prétendre être. La Legacy est une voiture de famille réfléchie, sécuritaire et plutôt fiable. Si vous tentez de fuir la tendance du VUS/VUM compacte, mais ne voulez pas compromettre sécurité, la traction intégrale et un coffre volumineux, allez-y pour la Legacy familiale. Si le coffre est un critère moins important, il y a toujours la berline.
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