Des centaines d'étudiants en grève affiliés à l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) ont tenu leur troisième marche nationale automnale, jeudi. Appuyée par d'autres organisations syndicales et communautaires, l'association a réclamé « un réinvestissement massif dans les services publics ».
Réunis dans le Vieux-Port de Montréal, les manifestants ont pris la rue sans avoir remis d'itinéraire au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) comme l'exige un règlement montréalais. Les policiers ont procédé à l'arrestation d'une personne, qu'ils ont ensuite libérée. Il appert que la manifestation s'est déroulée calmement; personne n'a été blessé. Vers 16 heures, tout était terminé.
Bien que le gouvernement semble imperturbable dans son objectif de l'atteinte de l'équilibre budgétaire, l'ASSE croit que le gouvernement n'aura pas le choix d'écouter ses récriminations. « On sent une grogne populaire avec les négociations des employés du secteur public qui sentent que les négociations ne sont pas suffisantes pour le faire bouger quant à leurs conditions de travail », estime la secrétaire à la coordination de l'ASSE, Hind Fazizi.
« On pense que d'autres moyens de pression plus élevés sont nécessaires, poursuit-elle. Je pense que le gouvernement n'aura plus le choix de nous écouter. »
L'ASSE affirme avoir l'appui, notamment, de la FTQ, de la CSN et de la Fédération des femmes du Québec.
« Les mesures que l'on propose au gouvernement permettraient de réinvestir 4,6 milliards de dollars dans les coffres de l'État », avance Mme Fazizi.
« L'austérité est un choix idéologique et non une fatalité économique. »
— Hind Fazizi
Environ 50 000 étudiants étaient en grève aujourd'hui pour dénoncer les mesures d'austérité du gouvernement Couillard. Ils joignent ainsi leurs voix à celles des employés du secteur public, des groupes communautaires et des parents d'élèves, qui multiplient les actions du genre depuis le début de l'automne.
Plusieurs cégeps et universités ont été touchés, comme le Cégep du Vieux-Montréal, le Cégep Marie-Victorin, le Cégep Saint-Laurent et le Cégep de Sherbrooke, ainsi que des facultés de l'Université de Montréal, de l'Université Laval et de l'Université de Sherbrooke. Les cours ont été levés dans plusieurs de ces établissements.
Cinq autres jours de grève étudiante sont prévus les 12 et 13 novembre, de même que les 1er, 2 et 3 décembre. Ces journées s'arrimeront avec celles prévues par les professeurs. Les commissions scolaires devront éventuellement décider si les cours annulés en raison de la grève seront repris.
L'ASSE regroupe des associations étudiantes de partout au Québec. Sur son site web, elle affirme que plus de 70 000 étudiants en sont membres.
Après plusieurs semaines de débrayage au printemps dernier, l'ASSE avait finalement décidé de mettre sa « grève sociale » sur la glace pour mieux la reprendre à l'automne avec les syndicats.