Un outil de pilotage d’une grande précision
L’histoire d’amour entre l’Amérique du Nord et l’automobile est profondément imprégnée dans les mœurs. L’automobile nous fascine à bien des égards, faisant ainsi de la voiture l’un des divertissements, des passe-temps, des penchants et des désirs avoués les plus populaires de tous les temps. Manifestement, certains considèrent la voiture comme un moyen de parvenir à destination, sans plus. Puis, il y a les passionnés, les obsédés, qui voient les véhicules dans leur soupe.
Heureusement, les accros de l’auto peuvent compter sur des fabricants comme Mazda, Volkswagen, BMW et, évidemment, Porsche, pour assouvir leurs besoins de puissance, de tenue de route et de vitesse. La compagnie Porsche se trouve actuellement dans une position privilégiée, non seulement parce qu’elle est fortunée, mais également parce qu’il s’agit de l’une des marques les plus convoitées et les plus adulées de la planète. Ayant réussi dans toutes les catégories de sports motorisés connues, Porsche bénéficie d’un statut de voiture-culte. La 911, la plus célèbre de toutes les voitures de la gamme, est à la source de ce couronnement.
Pour le meilleur ou pour le pire, la 911 a gagné en taille, en poids et en puissance au fil des générations pour répondre aux exigences de sécurité, à la demande des consommateurs et aux tendances du marché. Ces changements ont creusé une sorte de fossé dans la gamme de Porsche, jusqu’à ce qu’il soit temporairement comblé par la Boxster. Cependant, malgré l’aisance et le plaisir de conduite de cette voiture, elle n’a pas réussi à combler le vide nostalgique des amateurs de Porsche pour la 911 Carrera RS, la SC (930) ou même les 914 et 924. Même si la 944 et la 968 avaient été conçues de façon à reprendre l’esprit de la 911 d’origine, ce n’est qu’en 2005 (pour l’année modèle 2006) que Porsche a atteint son but en lançant la Cayman.
La Cayman est un superbe exemple des lignes classiques et du style de Porsche, avec ses phares inimitables et un haillon arrière de bonne taille. Les lignes de la Cayman sont élégantes et pures, délestées de la nécessité de camoufler un moteur arrière ou de loger un toit amovible. La simplicité et l’élégance de la Cayman en font la voiture Porsche la plus jolie de la gamme, à l’exception de la farouche 911 GT3 RS.
L’apanage de Porsche est également manifeste à l’intérieur de l’habitacle. Bien que l’espace cabine soit restreint, deux passagers peuvent s’y installer avec aisance dans des sièges douillets et confortables. Ma caractéristique Porsche préférée, sans aucun doute également appréciée par d’autres fanatiques de Porsche, est le bloc d’instrumentation à trois cadrans. Le tachymètre et le petit indicateur de vitesse numérique de la voiture sont positionnés de manière stratégique, satisfaisant tous les besoins des conducteurs.
Le volant à trois rayons fond entre les mains du conducteur et le levier de vitesse semble avoir été fait sur mesure. Toutes les commandes sont simples et accessibles, à l’exception de quelques commandes audio qui étaient petites et difficiles à utiliser. Sinon, la finition de la Cayman est de première classe, et elle s’inscrit aux côtés des modèles haut de gamme. La Cayman est également fort polyvalente. Les rangements dans les portières et les deux coffres de bonne taille sont plus que suffisants pour recevoir tout le nécessaire pour un week-end à deux.
La principale différence entre le modèle de base et le modèle S de la Cayman se trouve derrière les sièges avant. Le modèle de base est équipé d’un moteur de six cylindres à plat de 2,7 litres, développant 245 chevaux, tandis que le modèle S gagne 0,7 litre et 50 chevaux supplémentaires. Les 295 chevaux résultants ne valent peut-être pas la peine de se vanter auprès de vos amis, mais ils sont des plus performants. La boîte de vitesses manuelle à 6 rapports d’une grande douceur est un pur plaisir et obtempère au moindre désir du conducteur. Une boîte de vitesse Tiptronic à 5 rapports est également disponible.
En tant que mordu de la route et des voitures, je fréquente régulièrement des écoles de conduite de haute vitesse, question d’aiguiser mes sens et de peaufiner ma technique. Cet été, j’ai eu l’occasion de parfaire mon savoir-faire dans ce bolide de haute précision qu’est la Cayman S. Porsche m’a généreusement donné la chance de découvrir par moi-même ce qui fait qu’une Porsche est une Porsche.
J’ai choisi d’amener ma Cayman S au Club BMW d’Amérique du Nord (BMWCCA) puisque je suis membre de ce club et que des activités automobiles sont régulièrement organisées sur des circuits tels que Watkins Glen, Calabogie et, mon coup de cœur et le lieu de ce cours, le circuit de Mont-Tremblant.
Quelle expérience extraordinaire! Je peux dès lors confirmer que tous les 295 chevaux sont justifiés puisque la Cayman S est facilement propulsée à des vitesses illégales, dépassant aisément d’autres voitures plus puissantes sur la piste. Quel est donc le secret de cette voiture? La Cayman a la capacité de soutenir une vitesse excessivement élevée dans les virages. Son châssis parfaitement équilibré, son maniement au point mort ainsi que le PASM (système de suspension active de Porsche) travaillent de concert afin de maintenir les pneus Michelin Pilot Sport résolument en contact avec la piste. Évidemment, je n’ai pas osé désactiver le contrôle de la stabilité – surtout parce que ce n’était pas ma voiture –, lequel, tout en étant extrêmement doux, a parfois donné des coups. Cependant, j’aurais sans doute survolé certains virages si je l’avais fait.
Mon instructeur, l’instructeur en chef de la section Patroon du Club BMW d’Amérique du Nord, a fait de son mieux pour instaurer l’idée que pour aller vite sur une piste, il faut toujours aborder doucement (les virages) et repartir rapidement. Cependant, il a été stupéfait par la capacité de la voiture à garder une ligne droite entre les pointes même lorsqu’on avait l’impression que j’allais trop vite (j’ai eu un peu chaud dans certains virages, mais ça fait partie de l’apprentissage). De plus, bien que la Cayman S soit moins puissante que les BMW M3 E46, j’ai pu les rattraper une par une. Évidemment, mes capacités de conduite ont peut-être quelque chose à voir avec ça… Je vais devoir vérifier avec mon instructeur.
Les freins, c’est peut-être là où le bât blesse « légèrement ». Après trois ou quatre tours intenses, la pédale du centre devenait molle et je devais lui porter une attention particulière. Toutefois, à la défense de la voiture, j’utilisais un véhicule « de presse », lesquels sont connus pour être battus, surtout lorsqu’ils arborent les logos de Stuttgart. Même les pneus de la voiture m’ont impressionné et selon le propriétaire d’une Cayman S à qui j’ai parlé, les Pilots sont assez bons pour résister à la chaleur et pour négocier des pistes trempées.
Cette voiture était fantastique et le Club BMW d’Amérique du Nord a permis à près d’une centaine de conducteurs de bien s’amuser. Je suis membre depuis presque dix ans et j’ai toujours été impressionné par sa capacité d’organisation et la qualité des instructeurs qui y travaillent. Au fil des ans, j’ai participé à six ou sept écoles de conduite différentes, je peux donc certifier que le Club BMW d’Amérique du Nord est l’un des meilleurs.
Si vous aimez conduire et que vous désirez mettre à jour vos habiletés de conduite et vos connaissances, il n’y a pas de façon plus appropriée ou plus sécuritaire d’apprendre et de profiter de votre tour que de vous inscrire à l’une de ces écoles. De plus, bien que le Club BMW d’Amérique du Nord soit un club BMW, toutes les marques et tous les modèles sont permis (tant que la voiture est en bon état) comme vous pouvez le constater dans la galerie de photos.
Somme toute, le seul aspect négatif de toute l’aventure a été l’obligation d’expliquer à mes confrères épris de voitures que le bolide ne m’appartenait pas.
Oh, et enfin, si quelqu’un de l’équipe Porsche lit ceci, veuillez s’il vous plaît m’inscrire pour une nouvelle Cayman S Sport en blanc carrara avec PCCB, PASM, 303 chevaux, avec roues SportDesign, miroirs et lettrage noirs, phares xénon ainsi qu’un volant à trois rayons GT3 recouvert d’alcantara. Merci!