http://argent.canoe.ca/nouvelles/le-loup-de-montreal-fait-19m-en-90-minutes-15032014
Il a fallu 90 minutes à peine au mystérieux millionnaire John Babikian pour réaliser un profit mirobolant de 1,9 million en vendant des actions de pacotille, selon les autorités américaines.
La Securities and Exchange Commission (SEC) trouve très louche cet énorme profit. Elle a déposé des accusations de fraude contre le jeune homme d'affaires montréalais de 26 ans.
Un gel d'actifs d'urgence sur un intérêt dans un jet privé, deux maisons à Los Angeles et une ferme en Oregon a aussi été obtenu contre Babikian.
Il a tenté de liquider ces biens et d'envoyer l'argent dans des paradis fiscaux, selon la SEC.
L'histoire de Babikian fait de plus en plus penser à celle de Jordan Belfort, le héros du film Le Loup de Wall Street.
Dans le film d'Hollywood, Jordan Belfort fait fortune en vendant des «penny stocks» qui n'ont aucune valeur réelle à des investisseurs naïfs.
Promotions bidon
Selon les allégations de la SEC, John Babikian a utilisé le même stratagème frauduleux en envoyant des courriels à 700 000 personnes le 23 février 2012 à 14h30 via des sites affiliés au site AwesomePennyStocks.com.
Les courriels faisaient tous la promotion d'America West Resources, une compagnie microscopique et sans valeur.
«Ce que les courriels omettaient de mentionner (...) était que Babikian détenait plus de 1,4 million d'actions d'America West, qu'il avait déjà planifié de vendre immédiatement avec l'aide d'une banque suisse».
Les courriels ont eu pour effet de faire exploser la valeur d'America West, permettant à Babikian d'empocher 1,9 million US dans les 90 minutes suivantes.
«Sans cette promotion frauduleuse, Babikian n'aurait pas pu vendre plus que quelques milliers d'actions de la compagnie à un prix extrêmement bas», selon la SEC.
Fortune considérable
Notre Bureau d'enquête a été le premier à parler de John Babikian en octobre.
L'ancien élève de 26 ans de l'École secondaire La Dauversière, dans le nord de Montréal, aurait accumulé en quelques années à peine une fortune de 100 millions, selon des allégations dans un dossier de cour.
Il a fui le Québec en 2012 à la suite de problèmes avec Revenu Québec. On ignore depuis où il vit.
Il a déjà été propriétaire d'une luxueuse maison de 2 millions à Laval, et d'une rutilante Bugatti Veyron de 1,5 million, la première immatriculée au Québec.
Contacté par notre Bureau d'enquête, un responsable de la SEC, Stephen L. Cohen, n'a pas exclu que d'autres accusations soient portées plus tard contre lui.
«Notre enquête continue», a-t-il dit.