La première Cobalt SS avait un compresseur volumétrique greffé à son moteur Ecotec de 2,0-litres. Il semble que ce n’était pas assez puisque le constructeur américain nous est revenu au printemps dernier avec une nouvelle version turbocompressée cette fois-ci. Reprenant le même moteur qu’on retrouve déjà sous les capots de la Pontiac Solstice GXP, la Saturn Sky Red Line et le Chevrolet HHR SS, la compacte Cobalt offre maintenant une puissance plus qu’appréciable pour la catégorie des compactes sportives. Avec 260 chevaux-vapeurs obtenus à 5600 tours/min. et 260 livres-pied de couple dès les 2000 tours/min, on peut dire que le coupé Chevy a maintenant la motorisation qui lui manquait. Dans le monde du tuning, on dit rarement non à une augmentation de la puissance, j’me trompe?
Avec l’injection directe, ce moteur quatre-cylindres est plutôt étonnant. Non seulement le son qui sort de l’échappement est pas mal du tout, mais les résultats sont là aussi. Le 0-100 km/h annoncé est de 5,7 secondes. Cependant, pour y arriver, on doit utiliser le « No-lift shift » ou si vous préférez dans la langue de Molière, le « changement de vitesse sans débrayage ». Bref, c’est la même recette utilisée dans le HHR SS dévoilé à la fin 2007. Ce que ça veut dire, c’est que lorsqu’on enclenche ce mode, on n’a plus besoin de lever le pied de l’accélérateur entre chaque changement de rapport. Personnellement, c’est un peu bizarre comme mouvement, mais j’imagine qu’après plusieurs heures de pratique, on peut arriver à obtenir des temps acceptables sur une piste d’accélération. Avec toute cette cavalerie distribuée sur les roues avant, inutile de vous dire que l’effet de couple ressentit au volant est important. Comparée à une Dodge Caliber SRT4, ça se contrôle plus facilement. Le modèle essayé renfermait l’option différentiel antipatinage et croyez-moi, elle est indispensable, sinon vous en êtes quitte pour plusieurs « shows de boucane ». À 645$, ce n’est pas un luxe. La beauté de la chose avec un quatre-cylindres turbo, c’est que lorsqu’on ne pousse pas trop la machine, la consommation d’essence est très acceptable.
Puisque ce modèle dévoilée en plein milieu de l’année n’est qu’une évolution mécanique plutôt qu’une refonte complète, la Cobalt SS ne reçoit pas beaucoup d’autres changements. Les jantes de 18 pouces gardent le format à cinq branches, mais elles sont plus effilées qu’auparavant. On aime bien aussi les gros freins à disque Brembo à l’avant. Plutôt nécessaire lorsqu’il y a plus de 250 bourrins sous le capot. La suspension est très ferme, mais on s’habitue à la longue, à condition de ne pas se taper Montréal-Percé trop souvent. Les réactions de la caisse sont saines, mais on est loin de l’agilité d’une allemande plus chère. Les deux autres options majeures au menu de la SS sont le toit ouvrant et l’immense aileron. Franchement, en jaune rallye, ce coupé Chevrolet attire le regard des gens. Par contre, avec l’aileron, on est étiqueté tout de suite comme un « p’tit jeune à calotte », surtout que l’échappement bourdonne. Mieux vaut opter pour une couleur plus sobre si l’attention n’est pas votre tasse de thé.
À l’intérieur, c’est une Cobalt. Le plastique retenu est bon marché, mais à ce prix-là, les ingénieurs ne peuvent faire des miracles. Au moins, on a pensé à inclure une jauge de suralimentation sur le pilier A. Très tuning comme look! Le volant se prend bien, le pommeau n’est pas si mal et les sièges, à défaut d’êtres confortables, ont le mérite de retenir les occupants des places avant en situation de courbe.
La Chevrolet Cobalt SS est peut-être encore trop associée à l’ancienne Cavalier Z24 en termes d’image. Par contre, on vous garantit que sous la carrosserie de cette compacte, ça n’a plus rien à voir et c’est tant mieux. À moins de 28000$ (avec les options), c’est un jouet amusant à conduire… sur une piste, car sur la route, gare aux forces de l’ordre. Par contre, une Mazdaspeed3 est beaucoup plus pratique et aussi puissante.