L’histoire d’amour entre Détroit et l’automobile ne date pas d’hier – la ville y a tenu le premier Salon de l’automobile il y a plus d’un siècle, en 1907! L’industrie de l’automobile et l’histoire de la ville sont si intimement liées que Détroit a d’ailleurs reçu le surnom de Motor City.
Une histoire d’amour centenaire
C’est en 1896 qu’Henry Ford construit sa première usine dans la ville, jadis appelée Fort Pontchartrin du Détroit, et c’est l’industriel ainsi que d’autres pionniers de l’automobile qui vont donner à la ville son statut et sa renommée internationale dans ce domaine. Détroit peut également se targuer d’être la ville d’adoption de Louis Chevrolet, coureur automobile suisse, mécanicien et fondateur de la célèbre marque qui porte son nom.
L’industrie automobile permet de drainer de très nombreux habitants vers la ville. En effet, l’industrie étant en plein essor, une population toujours plus nombreuses vient s’y installer, autant américaine qu’européenne, ce qui confère un grand dynamisme à la ville: celle-ci double sa population entre 1920 et 1950, passant de 1 à 2 millions d’habitants. En 1908, c’est à Détroit qu’est conçu et présenté le modèle T, voiture entièrement construire avec l’aide des nouvelles technologies mises au point par Henry Ford et son équipe. On y développera aussi le travail à la chaîne et les chaînes de montage, permettant ainsi aux usines de produire une modèle T à toutes les 30 secondes en 1920! Pendant la Seconde guerre mondiale, le président Roosevelt aurait même surnommé la cité « l’arsenal de la démocratie », dû au fait que ses usines qui tournaient en permanence étaient absolument nécessaires à l’effort de guerre.
Un déclin amorcé
Dès 1958, la fermeture de l’usine Packard va porter un rude coup à la ville. Comme il s’agissait du principal pôle d’activité et d’emploi, l’usine va entraîner à sa suite de nombreuses autres structures, comme c’est souvent le cas, et laisser un paysage sinistré. Au cours des cinquante années suivantes, ce déclin graduel n’a fait que s’aggraver. Aujourd’hui la ville abrite toujours les sièges sociaux des trois grands géants de l’automobile américains (Chrysler, General Motors et Ford), mais ces trois gros constructeurs américains ont connu une crise sans précédent en 2008, et ce sont plusieurs milliers d’emplois qui ont été supprimés depuis. Bien que les données récentes démontrent une légère hausse du nombre de véhicules vendus en 2013 par rapport à l’année précédente (16 millions de véhicules vendus aux États-Unis, excluant les ventes d’autos usagé), la situation économique de Détroit demeure précaire.
À l’heure actuelle, la ville serait d’ailleurs considérée comme en faillite : la moitié de ses habitants l’ont désertée, les taux de chômage et la criminalité ont atteint de nouveaux sommets. Ce qui a fait la fortune et la renommée internationale de Détroit est peut être au fond ce qui l’aura aussi perdue : trop intimement liée à l’automobile, celle-ci n’a pu compter sur une industrie diversifiée pour lui permettre de rebondir. Espérons que cette cité jadis rutilante ne prenne pas le chemin de la casse, mais puisse au contraire se remettre sur ses roues et prendre de nouveau la route de l’essor économique.
Discussion: http://montrealracing.com/forums/showthread.php?874247-D%E9troit-ville-de-l-automobile&p=9432307