Depuis son arrive sur le marché en 1992 en tant qu’Acura Vigor, la TL a toujours été une berline honnête qui manquait un peu de saveur. La refonte de 2004 est probablement la première berline Acura à sortir des sentiers battus en ce qui a trait au design. Avec ses angles coupés au couteau, ses feux avant et arrière originaux, l’ancienne TL offrait une alternative différente aux acheteurs de cette catégorie. La plus vitaminée de l’ancienne génération, la Type-S, offrait pas mal de puissance grâce à son moteur V6 de 3,5-litres de 280 chevaux. Ce dernier avait une sonorité mémorable et cette voiture, règle générale, était assez bien calibrée pour la conduite de tous les jours, sauf pour un élément dérangeant de taille: l’effet de couple que le conducteur ressent au volant lors d’une forte accélération. Et croyez-moi, ça prenait des gros bras pour contrôler la bête! Quand il y a toute cette puissance sur les roues avant d’une voiture, il est normal que les roues veulent aller dans tous les sens. Cette année, la TL fait peau neuve. J’ai récemment essayé la version à traction avant. Voyons si le nouveau modèle s’améliore.
Comment se faire vouvoyer
Durant la semaine entière passée au volant de cette berline, tous les gens qui m’ont abordé m’ont vouvoyé. Est-ce parce que je vieillis mal ou est-ce parce je conduis une berline de luxe ? Personnellement, à regarder mon apparence vestimentaire, je crois fortement que la TL aide beaucoup à améliorer mon image. Justement, cette image, comment est-elle ? La nouvelle TL vient du nouveau studio de design californien exclusif à la marque Acura. Il est temps pour la marque luxueuse de Honda de se démarquer de la concurrence, mais aussi des Honda plus conventionnelles. Avec ce nouveau produit, il n’y a pas de doute, la TL est tout sauf anonyme. Le style, on aime ou on n’aime pas. Je n’étais pas le plus grand partisan de cette voiture lorsque je l’ai vue en photos, mais en personne, c’est beaucoup mieux. Même la grille de calandre à l’avant que je déteste toujours est plus belle en vraie. Côté style, la Type-S a un look plus agressif grâce à ses jantes de 19 pouces, ses échappements doubles à l’arrière et ses trappes d’aération pour les freins à l’avant. Mais, la version à traction avant n’est pas si mal non plus. J’ai eu l’impression de conduire une voiture de chef d’entreprise pendant une semaine.
Intérieur très réussi
Acura – et même Honda – nous ont habitué à des habitacles de qualité au fil des ans et cette TL ne change pas la tradition, oh non ! Même que c’est un des plus réussis de la marque à ce jour. Les sièges ne sont pas trop fermes et ils sont confortables, même si je n’ai pas fait le trajet Montréal – Gaspésie pour les essayer plus à fond. Le tableau de bord ne présente aucun défaut de fabrication et la présentation argentée au centre de celui-ci est superbe. Tout respire la qualité. Le volant de cuir se prend bien en main, malgré le festival de boutons sur ce dernier. Sur la console centrale, c’est la même chose qui se produit, mais bon, après quelques jours, on finit par s’y habituer malgré tout. Un autre point à souligner, c’est la position du levier de transmission automatique en plein centre du tunnel de transmission. À ce sujet, ce tunnel a peut-être le défaut de séparer les deux occupants des places avant, mais il a le mérite de les retenir en situation de courbe serrée. S’il y avait un bémol à trouver dans cette voiture – et c’est le cas pour beaucoup de berlines modernes – c’est la vision arrière. Puisque les berlines actuelles sont aussi aérodynamiques que des coupés et que les ceintures de coffre soient si élevées, c’est la vision arrière qui s’amincit de plus en plus. Mais bon, il se fait pire comme défaut, n’est-ce pas ?
La conduite maintenant
J’étais content de pouvoir essayer la traction avant, car il y aurait une comparaison directe avec l’ancien modèle. Après sept jours au volant, je suis forcé de dire qu’il y a encore un effet de couple assez important, surtout sur des routes de campagnes inégales. Par contre, comparé à l’ancienne Type-S qui avait la même puissance, les ingénieurs Acura ont réussi à masquer le problème. Pour ceux que ça achale, il y a maintenant une version intégrale que je n’ai malheureusement pas essayée. J’aime bien la direction lourde à basse vitesse, une touche presque germanique ! Par rapport à l’ancienne TL, la nouvelle mouture est plus large, plus longue et plus haute et ça paraît. Sans être difficile à manier, elle prend plus d’espace sur la route. Par contre, sur de longues distances, ces dimensions accrues donnent un meilleur confort et rassurent le conducteur. La caisse rigide de la TL fait que sur une belle route, son comportement est adéquat, mais sur nos belles routes trouées, ça brasse un peu. Imaginez, la suspension de la Type-S est plus rigide, ça promet ! Les accélérations sont franches et le son du moteur est encore un must pour l’oreille, même s’il pourrait être plus expressif. Si la concurrence offre des transmissions automatique à six, sept et même huit rapports, Acura se contente de seulement cinq. Ce n’est pas qu’elle est inefficace, mais plus de rapports se traduisent souvent par une meilleure économie d’essence, une chose à travailler. En 2010, la Type-S pourra être commandée avec une manuelle à six rapports, une bonne nouvelle!
Conclusion
La TL, même en version de base, est une excellente voiture. Elle s’est beaucoup améliorée depuis l’ancienne génération. Et, pour une fois, Acura ne s’est pas gênée pour sortir un produit racé. Le seul problème, c’est que cette berline doit composer avec une concurrence de plus en plus forte de la part de presque tous les constructeurs. Entre 40000$ et 50000$, il y a du choix sur le marché en ce moment et un très grand nombre d’excellentes berlines de luxe.
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